Une préoccupation qui s'est traduite par la demande de la création d'une commission de cosmétovigilance à l'image de la pharmacovigilance. Le chef de service de dermatologie au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Pacha, et président de la Société de dermatologie, le Pr Smaïl Benkaïdali, a plaidé, lors d'une rencontre organisée jeudi dernier à Alger, « la création d'un comité national de contrôle des produits cosmétiques. L'utilisation de ces produits s'est élargie. De grandes marques sont vendues dans notre pays mais les produits écoulés sur le marché informel à même le trottoir sous un soleil de plomb nous invitent à exiger des ministères du Commerce et de la Santé, un meilleur contrôle au même titre que les médicaments et la mise en place d'un numéro vert ». Pour étayer sa plaidoirie, le Pr Benkaïdali déclare que « des produits cosmétiques sont prescrits pour accompagner des médicaments dans le traitement de certaines maladies, comme l'acné ; donc, le contrôle de ces produits est impératif ». Lors de cette rencontre organisée par le groupe Pierre Fabre pour la présentation des produits Ducray, les spécialistes ont évoqué les dangers des produits non contrôlés sur la santé et la beauté de la peau et du cuir chevelu qui se traduisent par la chute des cheveux qui touche aussi bien les hommes que les femmes, la pigmentation et le psoriasis. Concernant ce dernier, une maladie due, notamment, à des facteurs héréditaires et à l'environnement, sa prévalence est de 3 à 4% dans les pays du Maghreb, contre 5% dans les pays développés. Pour ce qui est de l'hyper-pigmentation (taches brunes), qui touche principalement les femmes, les spécialistes ont souligné que cette maladie de la peau est due, notamment, aux rayons solaires, à la pilule, aux produits contrefaits et aux parfums. « De plus en plus de jeunes filles viennent avec des taches brunes sur le visage suite à l'utilisation de crèmes ou du maquillage non contrôlés. Cette situation est vécue seulement durant la grossesse », dira un intervenant. Le Pr Oughanem, directeur de la Société de médecine esthétique, assure que « les dermo-médicaments sont fabriqués en tant que médicaments mais l'enregistrement diffère », appelant, dans ce sens, à leur contrôle. Face à ces situations d'altération de la peau et du cuir chevelu, des spécialistes s'affairent à mettre au point des solutions. Les laboratoires Ducray, dont 50% des activités sont destinées aux médicaments et autant aux cosmétiques, ont présenté, à cette occasion, une gamme de 18 produits dont 13 références capillaires et 5 soins de la peau. Ces produits seront disponibles sur le marché algérien à partir de juin prochain, à des prix variant entre 1 500 et 2 000 DA.