Il est vrai qu'il n'y a pas eu foule, mais les deux artistes ont bercé le public avec un répertoire aussi riche que varié. M'Barek Dakhla, qui se produit pour la première fois dans cette salle algéroise, a ouvert le bal en interprétant une chanson du terroir sous un tonnerre d'applaudissements. Visiblement satisfait, l'artiste s'est donné à cœur joie pour la satisfaction de l'assistance qui aime ce genre de musique. Il a enchaîné par la suite par des morceaux extraits de son nouvel album intitulé « Sabrina ». L'artiste, accompagné de musiciens talentueux, ne s'est pas fait prier pour faire voyager une assistance complètement conquise, en puisant dans le riche patrimoine du malouf, musique qui plonge ses racines dans tout l'Est algérien. Vieux routier, Dib Layachi a interprété des titres du hawzi et du chaabi, histoire de créer une ambiance particulière et un climat d'échanges entre les écoles musicales algériennes, à savoir la sanaa et le malouf. Son expérience et sa spontanéité sur scène lui ont valu la reconnaissance et l'admiration des présents. Encore une fois, le chanteur a prouvé la richesse de la musique algérienne et son authenticité. Dakhla a affirmé, en marge du gala, qu'il s'est déjà produit dans certaines régions du pays dans le cadre de la promotion de son nouveau produit de seize chansons. Il a souligné, à propos de son nouveau-né, que celui-ci a déjà connu un franc succès dans l'Est du pays. A la question de savoir s'il projette une tournée nationale pour faire connaître davantage son nouvel album, le chanteur a indiqué que si on le programme, il est disposé à donner des concerts dans toutes les régions du pays, et ce, non pas pour se faire de la publicité, mais surtout pour contribuer à la promotion et la protection du malouf. En ce qui concerne l'absence du public, il a estimé que cela est dû en partie à la programmation du gala au même moment que le math des demi-finales de la Coupe d'Algérie, précisant avoir pourtant médiatisé ce rendez-vous musical. Dib Layachi a affirmé, lui, que sa présence à ce concert est d'ordre symbolique. Sa participation est une contribution, a-t-il expliqué, qui vise en premier lieu la sauvegarde du patrimoine musical algérien. Il a noté dans ce contexte que s'il a tenu à chanter quelques chansons à cette occasion, c'est d'abord par amitié à la star montante du malouf et pour l'encouragement de la création artistique. Il est à souligner que Dib Layachi est en tournée nationale, tout comme il compte enregistrer de nouveaux produits dans le registre du malouf et hawzi en prévision de l'année de la culture islamique, prévue à Constantine dans moins de deux années. L'artiste, qui traîne derrière lui une vie artistique de plus d'un demi siècle, souhaite mettre à profit son expérience et ses capacités vocales pour immortaliser le hawzi, le mhadjez et le madh, qui cèdent, peu à peu, la place à d'autres genres musicaux.