Si les partis politique convergent sur les fondamentaux de la Constitution pour dire que ceux-ci doivent rester à l'écart de tout amendement, il n'en est pas de même pour les autres points relatifs, entre autres, au nombre de mandats présidentiels, au régime politique et au fonctionnement des institutions de l'Etat. Sur ces questions, les avis divergent au sein de la classe politique. Mais d'abord, le désaccord s'est exprimé sur l'installation même de la commission chargée de l'élaboration de l'avant-projet de loi portant révision de la Constitution. Si certains se sont félicités de la démarche, d'autres n'ont pas hésité à émettre des réserves. Le FLN a salué l'installation de cette commission, étant inscrite dans le cadre des réformes initiées par le président de la République. Idem pour le Rassemblement national démocratique (RND) qui s'est félicité de la démarche, indiquant que la mise en place de cette commission intervenait suite aux larges consultations auxquelles ont participé, l'été dernier et en début d'année courante, les partis politiques, la société civile et les personnalités nationales. Dans ce sillage, le Mouvement populaire algérien (MPA), a salué installation de cette commission d'experts. Son secrétaire général, Amara Benyounès, a qualifié la révision de la Constitution d'avancée sur la voie des réformes auxquelles avait appelé le président de la République dans son discours à la Nation du 15 avril 2011. Pour lui, ce projet de révision tombe à point nommé et il n'y a pas lieu de reporter l'initiative. Abondant dans le même sens, le parti Tadjamouâ amel Al-Djazaïr (TAJ) a estimé aussi que l'installation de la commission d'experts constitue un pas en avant sur la bonne voie et une consécration effective des réformes politiques initiées par le président de la République dans le sens de l'édification de l'Etat de Droit. Pour sa part, l'Alliance nationale républicaine (ANR), a exprimé sa satisfaction à l'égard de la formation de cette commission technique. Néanmoins, cette dernière a suscité les réserves de certains leaders de partis politiques. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a affirmé que la révision de la constitution doit impérativement passer par un référendum populaire pour choisir la nature du régime. De son côté, le SG du mouvement En-nahda, Fateh Rebiei a indiqué que la commission d'experts ne représente pas les partis politiques et ne répondant pas à l'exigence consensuelle de la Constitution mettant en garde contre les conséquences d'un quelconque mépris des propositions de la classe politique sur une réforme profonde. Même s'il n'a pas affiché directement ses appréhensions vis-à-vis de la commission, le MSP n'a pas omis d'appeler cette dernière à élargir les consultations à tous les courants politiques, aux juristes et aux sociologues. Son chargé de communication, Farouk Tiffour, se dit favorable au report, après l'élection présidentielle, du débat autour de la loi fondamentale et de son amendement en vue de réaliser un consensus politique à travers le dialogue et le débat. Le Parti des travailleurs (PT), a précisé que la mission de cette commission est entourée d'ambiguïté. Le parti a, de ce fait, appelé le gouvernement à apporter plus de clarifications sur ce point. Régime parlementaire ou semi-présidentiel : la ligne de démarcation Autre cause de division : le régime politique. Encore une fois, les avis sont partagés. Entre ceux qui défendent l'idée d'un système semi-présidentiel et ceux qui se disent favorables à un régime parlementaire, la bataille ne fait que commencer. Entre les deux, le consensus n'est sûrement pas pour demain. Contrairement au FLN, MPA et au RND, qui soutiennent l'adoption d'un système semi-présidentiel, des partis, à l'image du MSP, FNA, Ennahda, El Islah et le PT, ont déclaré leur flamme pour un régime parlementaire. La limitation des mandats est un autre sujet qui a suscité la polémique. Là encore, les partis ne sont pas sur la même longueur d'onde. Le FLN se dit toujours pas contre la limitation des mandats présidentiels, à condition que cela fasse l'objet d'un consensus national. Le MPA de Amar Benyounés est contre la limitation alors que le RND soutient la proposition d'un seul mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Au MSP, on soutient l'impératif de limiter le nombre de mandats parlementaires et présidentiels. Le Front algérien pour le développement, la liberté et la Justice (FADLJ) a appelé à l'alternance aux postes de responsabilités. Le PT a mis en avant le principe de révocabilité des mandats, qu'il s'agisse de l'élu local ou du président de la République.