La fourchette a été arrêtée par la commission interministérielle installée à la demande du Premier ministère après avoir constaté un écart entre ce qui a été rapporté dans les rapports de la commission de la Fédération nationale des boulangers (FNB) et celle du ministère du Commerce. Lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, au niveau du siège de l'UGCCA, le président de la FNB, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algérien, aile Salah Souilah, Youcef Kalafat a fait savoir que la Fédération a présenté une étude technique soulignant que, d'après des calculs bien précis inhérents aux charges, le prix de revient de la baguette est de l'ordre de 9,85 DA. La commission du département de M. Benbada aurait avancé que ce dernier ne peut être supérieur à 8 DA. D'où la nécessité de recourir à un arbitrage. La Fédération des boulangers se dit satisfaite d'autant que « notre proposition se rapproche des conclusions de la commission interministérielle », a indiqué son président. Il va sans dire que les boulangers s'impatientent et demandent à ce que leurs revendications soient satisfaites le plutôt possible pour leur éviter plus de pertes. Ainsi, la FNB lance un ultimatum fixé à la fin d'avril. Sinon « nous convoquerons un conseil national lequel décidera des actions de protestation à entreprendre pour faire valoir les revendications des boulangers », prévient M. Kalafat, tout en affirmant que son organisation se démarque de la grève du 23 avril décrétée par l'aile de M. Salah Boulenouar. « C'est un groupe de perturbateurs qui n'ont aucune relation avec la Fédération nationale des boulangers. Ceux qui les suivront n'ont qu'à assumer leur actes », a-t-il précisé. La Fédération propose une farine à base de blé complet Evoquant le prix de vente, le porte-parole des boulangers a affirmé que la Fédération est favorable au maintien du prix fixé par l'Etat à 8,50 DA, à condition qu'une marge bénéficière de 20 % soit assurée. M. Kalafat reconnait qu'actuellement, rares sont les boulangers qui appliquent cette tarification réglementée, signalant que la baguette de pain est cédée à 10 DA « afin de pouvoir faire face aux charges ». Pour remédier à cette situation qui a poussé un bon nombre des boulangers « à mettre la clé sous le paillasson », la FNB a suggéré de mettre sur le marché une farine spéciale qui ne peut être utilisée que pour la réalisation du pain, fixant le prix à 1.500 DA le quintal. « Il s'agit d'une farine réalisée à base du blé complet et donc, contenant des fibres. « Elle est bonne pour la santé ainsi que sur le plan nutrition », a-t-il expliqué, rappelant que la farine normale destinée à la production du pain, des pâtes alimentaires et de la pâtisserie, est cédée à 2.000 DA le quintal. La Fédération a également demandé la suppression de la TVA. « Ce n'est pas normal que nous établissons des factures de vente sans TVA alors que le paiement de cette dernière nous est imposé lorsque nous achetons les matières premières, comme le sel, l'eau ou l'améliorant », a-t-il déploré.