Mme Fatma-Zohra Flici a déclaré, jeudi depuis Tipasa, qu'elle ne briguera pas le poste de secrétaire général de l'Organisation nationale des victimes de terrorisme (ONVT) lors des prochaines assises prévues les 10 et 11 juin. « C'est une décision mûrement réfléchie et dont le but principal est d'ancrer la pratique de l'alternance dans notre organisation en cédant la place aux nouvelles compétences capables de poursuivre le combat militant et représenter et défendre les droits des victimes », confie-t-elle au cours d'un point de presse tenu au terme d'une rencontre avec ses militants, dont l'ordre du jour a porté sur l'élection de neuf délégués qui prendront part à la prochaine assemblée générale élective et sur des questions relatives aux problèmes des victimes de terrorisme de la wilaya, tels que ceux liés au chômage et à l'accès au logement. Même si Mme Flici soutient que sa décision de quitter la tête de l'ONVT, poste qu'elle occupe depuis 1993, est en principe irrévocable, elle n'écarte pas au demeurant l'idée qu'elle puisse s'y maintenir dans le cas où les participants à l'AGE le lui demanderaient. « Dans tous les cas, je resterai militante de l'ONVT car mon combat n'est pas encore terminé. Mon objectif est que le statut particulier des victimes de terrorisme, resté en souffrance depuis 2004, soit adopté et qu'il y ait enfin une reconnaissance morale de la part de la Nation », précise-t-elle. Tout en réitérant son adhesion et celui de son organisation à la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale, qu'elle considère comme une base pour l'instauration de la paix dans le pays, elle a indiqué que sur le plan matériel, l'Etat a tout mis en œuvre pour la prise en charge des problèmes de la frange de la société qu'elle représente et ce, malgré quelques volets qui restent en suspens, tels que la mise en place des textes d'application des dispositions portant sur les dédommagements des dégâts matériels causés par le terrorisme et des questions relatives à la prise en charge d'une catégorie de blessés civils, particulièrement dans le calcul du taux d'invalidité par la médecine du travail. Dans ce sillage, Mme Flici a tenu à démentir les voix qui soutiennent que l'Etat octroie plus de droits aux repentis et à leurs familles qu'aux victimes. « C'est faux. Ce sont des rumeurs qui n'ont aucune base et je défie quiconque de le démontrer », affirme-t-elle. Concernant les prochaines assises, Mme Flici a souligné qu'en plus du renouvellement des instances de l'ONVT, les participants adopteront les nouveaux statuts et règlement intérieur conformément à la nouvelle loi organique des associations. Toutefois, la SG de l'ONVT a reconnu que son organisation fait face à une hémorragie de ses adhérents dont le nombre avoisinait les 80.000. Explication de Mme Flici : « Certaines victimes ne remettent plus les pieds à l'organisation dès qu'elles règlent leurs problèmes ».