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« S'il n'y avait pas l'Algérie, il n'y aurait pas eu le CICR », affirme Lorenz Biber Colloque international sur l'action humanitaire de l'Emir Abdelkader
Le colloque international intitulé « L'Emir Abdelkader et le droit humanitaire » sera organisé du 28 au 30 mai prochain à Alger. L'annonce a été faite par Z'hor Taleb, présidente du colloque et membre de la fondation Emir-Abdelkader, invitée jeudi au forum d'El Moudjahid. Cette manifestation historique se tiendra en collaboration avec le Comité international de la croix-rouge (CICR) avec l'appui des ministères de la Défense nationale et de la Justice. Pour Mohamed Lamine Boutaleb, président de la fondation Emir-Abdelkader, ce colloque « vient couronner et surtout approfondir le travail entamé depuis 20 ans sur le personnage de l'Emir Abdelkader et sur la refondation de la lecture de l'histoire de ce personnage afin de découvrir l'homme d'Etat, le penseur, le leader et le précurseur des droits humanitaires ». Ce travail, poursuit-il, a pour objectif « d'écrire une histoire fondée sur la rationalité, loin de l'émotif ». Il veut « lever le voile » sur le personnage de l'Emir Abdelkader et « découvrir les nombreux mystères » de celui qui est considéré comme le repère fondamental de l'histoire nationale. Ce colloque traitera donc de l'aspect « des droits humanitaires » qu'avait introduits et surtout codifiés l'Emir Abdelkader dès 1817 et surtout, pendant la présence coloniale en Algérie. « L'Emir a codifié le droit des faibles et des prisonniers, à travers la promulgation du décret national sur le règlement militaire, dans lequel il a imposé le respect des droits des prisonniers », a-t-il rappelé. « Cela s'est passé avant les conventions de Genève de 1929 et 1949 sur les droits de l'Homme », a-t-il précisé. Pour Bruce Lorenz Biber, chef de délégation du CICR, « le mouvement des droits humanitaires est né sous le champ de bataille depuis plus de 100 ans et s'il n'y avait pas l'Algérie, il n'y aurait pas eu le CICR ». Il explique cette idée en faisant une comparaison entre les blessés de guerre qui bénéficient des soins, et de la protection des éléments du CICR et les prisonniers qui ont bénéficié de la défense de l'Emir Abdelkader. « L'Emir Abdelkader est, effectivement, le précurseur des droits des prisonniers dans la mesure où il a eu le génie de veiller au respect de cette catégorie et d'introduire les règles de traitement qu'il fallait leur accorder », a-t-il précisé. Selon lui, le CICR a rejoint cette idée qui préserve la dignité humaine et la fraternité. « Le CICR s'intéresse aux réalisations de l'Emir Abdelkader qui a introduit le droit humanitaire dans des situations extrêmement difficiles alors que l'adversaire ne respectait pas ces droits. L'Emir a veillé à ce que ces principes soient respectés par ses troupes. Son décret a été suivi de pratique et d'effet, ce qui est extrêmement important pour nous », soutient Bruce Lorenz Biber. Pour lui, ce colloque a pour objectif « d'éveiller les consciences et de renforcer le droit humanitaire international pour mieux l'améliorer ». Cette conférence, qui se tient à l'occasion du 160e anniversaire de la création du CICR, du décès de l'Emir Abdelkader et du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, verra la participation d'éminentes personnalités internationales, de professeurs, de chercheurs académiques, de spécialistes de la religion, de plusieurs pays comme le Maroc, la France et la Suisse. Pour Mohamed Taïbi, enseignant et député, « l'Emir a construit une pensée de l'humain qui a dépassé toutes les frontières ».