Photo : Mahdi I. Comme prévu, les textes de loi organisant et régissant le monde de la presse sont prêts. Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, l'a annoncé hier à l'APS. «Les textes déjà préparés concernent tous les segments de la profession et des médias. Ils feront l'objet, dès la prochaine rentrée, d'une large concertation avec les concernés, d'une part, et avec les instances habilitées, d'autre part », a-t-il déclaré. Selon M. Mehal, l'élaboration et la promulgation de textes de lois obéissent à des règles bien définies, laissant entendre que le secteur de la communication a grand besoin de réformes, y compris dans la régulation et dans la définition des règles d'éthique et de déontologie. « Ces réformes, a indiqué le ministre, doivent d'abord être discutées avec les éditeurs et les représentants des journalistes pour trouver un dénominateur commun pouvant empêcher la dérive relevée à plusieurs niveaux de l'exercice de la profession de journaliste ». Un constat faisant l'unanimité dans les milieux journalistiques. Une situation étant, à maintes reprises, relevée par les responsables et professionnels du secteur. Le ministre a, par la même occasion, appelé les journalistes à mettre en place un cadre organisationnel à l'effet de défendre l'éthique et la déontologie. Il a également appelé la corporation à une large concertation à l'effet de consolider les acquis d'une presse plurielle et en mesure d'aider à organiser au mieux la profession. Cette idée s'inscrit dans le sillage du débat entamé en mai dernier à l'occasion de la journée mondiale de la liberté d'expression par les professionnels de l'information et de la communication. Pour les experts, le moment est opportun, vingt années après la promulgation du code l'information, de faire l'état des lieux et évaluer ce qui a été réalisé au profit de la profession. «Compte tenu de ses revendications, la corporation doit s'impliquer dans la prise de décision, dès lors qu'aucun objectif ne sera réalisé en dehors de la profession», estiment certains. D'autres mettent l'accent, notamment devant l'ouverture du champ médiatique, sur la nécessité de structurer toute l'activité journalistique et organiser la corporation à l'exemple des autres professions. De l'avis des professionnels, l'organisation des journalistes au sein d'un groupement profiterait énormément à la promotion de leur profession surtout à leur protection de tout abus. L'Algérie compte depuis quelques années plus de 80 titres, d'où la nécessité de mettre en place des mécanismes et un cadre juridique régissant le secteur et protégeant le journaliste contre tout abus, à condition qu'il se conforme, dans sa profession, à l'éthique et la déontologie. Les journalistes déplorent l'inexistence d'organisations ou de syndicats représentatifs, leur permettant de mettre en place un code de déontologie, leur ouvrir les différents accès à l'information et pallier les défaillances portant atteinte à l'exercice de leur profession comme il se doit.