Eux, c'est Biyat Edaber, 92 ans, qui a formé une trentaine de jeunes filles à l'imzad, Shtima Bouzad, 74 ans, considérée comme faisant partie des dernières joueuses de l'imzad, Alamine Khawlen, 82 ans, maîtresse de l'imzad à Tamanrasset, Badi Lalla 76 ans, monument incontournable du Tindé, Afarouag Takamont, 70 ans, danseuse remarquable du Jakmi, Sony N'Kedda, 74 ans, poète au sein de l'association « Sauvez l'imzad » depuis sa création en 2003, Adjla Mohamed, 75 ans, brillant poète qui accompagne les joueuses de l'imzad comme la célèbre Shitma, Ahmed Abad, 83 ans, joueur remarquable de flûte, Mindaoui Barka Ben Minda, 76 ans, flûtiste également, Brahim Belkhir, 74 ans, chanteur hors pair du Tassili et, enfin, Abderrahmane Zoukani, 58 ans, illustre artiste qui se tourne vers le luth et la chanson amazighe. Après les récompenses, place est à la musique et à la danse du terroir comme on aimerait tant voir et revoir. Plusieurs troupes ont, en effet, égayé la soirée à travers plusieurs tableaux, qui rendent compte de l'immensité des gens du Sud, de leurs traditions et de leurs passions. Un voyage musical sans bornes. Ils ont chanté le Tindi, l'Ahellil, le Ganga en passant par la « Tazamart » (flûte) superbement joué par Ahmed Aghrib qui dira : « Jouer de la flûte est, sans doute, un exercice difficile puisque cela demande du souffle. J'ai, pour ma part, appris à jouer avec depuis mon jeune âge, ce qui a consolidé l'acquis ». Deux chanteurs se sont distingués au cours de la soirée. Il y avait, d'abord, Choghli qui a magistralement interprété deux morceaux musicaux riches en émotions. Le public est tombé sous leur charme et l'a manifesté en acclamant très fort l'artiste. Il y avait, ensuite, et c'est le clou de la soirée, l'inénarrable Badi Lalla qui a enivré son monde de sa voix singulière et sa prestance légendaire. Elle avait fière allure sur scène malgré le poids de l'âge. L'assistance est conquise. Et pour couronner le tout, qui mieux qu'une danse moderne superbement exécutée par quatre jeunes hommes en costume cravate. Une jeune fille et un autre danseur qui symbolise la tradition n'ont pas tardé à les rejoindre sur scène, comme pour mieux unir les deux bords. C'est cela la magie d'une musique targuie, qui continue à faire vibrer les foules et à faire chavirer les cœurs.