A un peu plus d'un mois des examens du baccalauréat, du BEM et celui de 6e, les candidats commencent déjà à s'adonner à des révisions sérieuses et accélérées. Cette période est la plus importante chez la majorité des candidats puisqu'ils essayent d'emmagasiner tous les cours dans leur mémoire pour les reprendre le jour de la vérité, le jour de l'examen. Comment s'organisent-ils pour les révisions ? S'enferment-ils dans une pièce pour avoir le temps et la tranquillité afin de revoir tout le programme ? Les révisions se font-elles en groupe ? Les candidats recourent-ils à des cours particuliers chez des enseignants ? Demandent-ils certaines précisions à leurs enseignants ? C'est ce que nous allons voir chez ces candidats. Les premiers à s'être exprimés sur la question, ce sont les élèves de l'école primaire Mouaki à la Basse-Casbah. Si Imen, Lynda et Malha augurent la réussite, Adel se montre craintif. « Je sais que je l'aurai », indique Imène avant d'ajouter : « J'ai appris par cœur toutes les leçons. » Interrogée sur les notes qu'elle a obtenues durant les deux premiers trimestres, la fille affiche « fièrement » son 17 de moyenne. Le même sentiment, on le retrouve chez les deux autres filles. Lynda et Malha sont deux copines inséparables. Elles font tout ensemble. La mère de Lynda, enseignante, assure les cours de soutien pour « la paire ». Adel, quant à lui, est moyen en classe. Il a manifesté une certaine gêne lorsqu'on l'a abordé. « Je ne suis pas fort en maths », a-t-il dit. Sa mère lui paye les cours de soutien et lui assure le suivi à la maison. Les élèves du CEM Malek-Haddad d'El Biar, que nous avons ciblés, estiment que ce n'est pas encore le temps pour entamer les révisions pour le BEM. « Je ferai comme mon frère, mon aîné de deux ans. A 15 jours de l'examen, je m'enfermerai dans ma chambre et je réviserai tous les cours », a affirmé Omar. Devant le portail de cet établissement scolaire, un groupe de filles discute et rigole. Les yeux de Lina dégagent une intelligence extrême. Sa manière de parler la langue de Voltaire indique qu'elle est capable. Elle essaye de donner une définition pour la révision des cours. « Réviser c'est, quelque part, étudier de nouveau une matière d'enseignement, c'est être à jour », affirme-t-elle. Cette pratique est journalière chez elle. « Je révise les cours les plus intéressants tous les soirs et il y a des matières que je maîtrise par cœur », a-t-elle indiqué. Sa copine Ania dit qu'elle maîtrise tous les sujets mis à part la physique. Pour cela, ses parents la confient à une connaissance de la famille, experte en la matière. Ces deux filles, par moment, révisent ensemble dans la bibliothèque de l'établissement. Djamel, quand à lui, préfère réviser avec ses camarades de classe qui habitent tous dans le même quartier. Le parent de l'un de ses amis a aménagé un local pour la révision. « Nos parents font venir des enseignants pour mieux nous expliquer les leçons difficiles. Dans le local, nous nous mettons tous au sérieux car nous sommes six et nous avons un seul but », a-t-il indiqué. Ses camarades évoquent la surcharge des classes. « Des fois, nous n'entendons même pas ce que dit l'enseignant », déplore Nassim. Devant le lycée Omar-Racim, l'atmosphère est autre. Les garçons se comportent comme des hommes et les filles comme des femmes. La manière de s'habiller, de se maquiller (pour les filles) fait la différence. Certains veulent absolument avoir leur bac, alors que d'autres s'en désintéressent totalement. Ils sont là car ils ont d'autres chats à fouetter. Farès, Malika et Nawal révisent ensemble depuis la première année du CEM. « L'union fait la force », ironise le garçon. Les filles sont fortes dans les sciences naturelles, les matières littéraires et les langues. Farès, lui, est très bon en mathématiques et en physique. « Les vraies révisions commencent après l'arrêt des cours, qui est fixé pour le 2 mai. Nous allons tracer un programme que nous suivrons à la lettre, si nous voulons réussir », a indiqué Malika. Le groupe estime que trois semaines suffisent pour se mettre dans la poche l'examen le plus cher pour les lycéens. Houssam est un accro aux moyens de communication modernes. Il a l'habitude de se connecter à des sites web destinés aux candidats aux épreuves du baccalauréat. Son flash-disk contient toutes les épreuves du bac et leurs corrigés des dix dernières années. « La révision se fait au fur et à mesure. Chaque soir, je m'exerce sur deux sujets de différentes matières et je pense que c'est suffisant pour être prêt le jour du bac », a-t-il indiqué. En cas de difficultés, je me rends chez mon cousin, un enseignant au lycée Emir-Abdelkader », dira-t-il. Ses parents lui ont proposé des cours de soutien, mais Djamel estime que ce n'est pas nécessaire. Son ami Aziz se montre confiant : « Moi, j'ai de la chance. Mes parents sont instruits. Avec eux, je prépare mon bac de manière flexible et je sens concrètement ce que j'étudie ou je révise. Je pense qu'une culture générale développée est très importante pour les lycéens, notamment pour les littéraires », a-t-il précisé. Il semble qu'il ne va pas changer son rythme de travail habituel, encore moins son rythme de vie. Il affirme qu'il n'a pas de programme précis pour les révisions, mais il semble qu'il maîtrise la situation. Nassima, Karima, Farida et Nadia affirment qu'elles ont le trac. Elles suivent toutes les quatre des cours de soutien chez un particulier durant les fins de semaine. Les jours ouvrables, elles disent qu'elles sont tout le temps à la bibliothèque du lycée pour réviser en groupe. « En cas d'incohérence entre nous, nos enseignants expriment souvent leur disponibilité pour nous soutenir », a indiqué Nadia. La révision en groupe est déconseillée, selon Ameur qui repasse son bac pour la deuxième fois. « Les amis sont dangereux », dit-il. Il dira avoir préparé le bac 2012 avec des amis qui l'empêchaient d'évoluer. Cet originaire d'Azeffoun (Kabylie maritime) précise qu'il ira au bled pour préparer tranquillement le bac, loin de tout contact avec les amis. « Je pense que je l'aurai cette fois-ci », augure-t-il. Ameur va s'appesantir beaucoup plus sur l'essentiel c'est-à-dire les fiches qu'on a confectionnées tout au long des deux années. « Il faut réviser les manuels usuels, les cours schématisés, il faut relire si possible tous ses devoirs corrigés par les enseignants et les remarques qu'ils ont apportées en marge. Ce n'est plus le temps de faire des recherches ou de lire les ouvrages volumineux de peur de se décourager ». Aïssa, quant à lui, est un membre actif dans une association culturelle. Il affirme que cette organisation est composée de plusieurs personnes intéressantes qui assurent les cours de soutien pour tous les niveaux.