Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Le sourire affiché, hier, par les candidates de la filière «langues étrangères» au lycée Ali Amar, dans la commune de Kouba à Alger, montre que l'épreuve de philosophie de ce matin était abordable. Elle était à la portée des élèves qui ont révisé leurs cours normalement, affirment-elles, confiantes, quoique le coefficient de cette matière ne soit que de deux. Contrairement aux candidats de la filière «Philosophie» dont le coefficient est de 6 mais pour qui l'épreuve est jugée «difficile». «Facile ? Jamais. C'est abordable mais ce n'est pas du tout facile», lance une candidate interrogée à la sortie du nouveau lycée technique, toujours dans la commune de Kouba. Deux de ses camarades affirment même que le sujet est difficile. «On ne s'y attendait pas. Il est vrai que les questions sont toutes dans le programme et que nous l'avons terminé mais le sujet est difficile. Il est compliqué», soutiennent les deux adolescentes. Et ces deux dernières de souligner qu'à part le sujet de maths et, à un degré moindre, celui d'arabe, les sujets du bac de cette année sont «vraiment difficiles». L'une d'elles cite l'épreuve d'histoire et de géographie de la veille. «J'ai tout révisé mais je n'ai pas su répondre aux questions. C'était très compliqué.». Les candidats des deux filières «langues étrangères» et «philosophie», dans les deux lycées de Kouba, considèrent que les sujets des deux baccalauréats 2009 et 2008 étaient beaucoup plus faciles. «On dirait qu'ils l'ont fait exprès pour qu'il y ait moins de lauréats et moins d'inscrits à l'université», accusent deux garçons. Ces derniers évoquent les deux grèves des syndicats autonomes qui ont fortement perturbé les élèves, dans toutes les filières, pendant toute l'année. «Ce n'est pas du tout ce qu'ils ont déclaré dans les journaux. Ils ont dit qu'à cause de ces grèves et leur impact psychologique sur les candidats, les sujets seraient faciles. Ce n'est pas vrai…» soutiennent des lycéens. Une candidate fait remarquer : «C'est vrai qu'ils ont supprimé certains cours des révisions… mais ce qu'ils nous ont posé comme questions dans pratiquement toutes les matières était confus et nécessite beaucoup de concentration et de recherche.». En somme, si l'on en croit les dires de nombreux candidats, le baccalauréat 2010 n'a rien à voir avec celui des trois à quatre dernières années. Une candidate fait un autre lien avec les deux examens de fin de cycle primaire et du brevet d'enseignement moyen (BEM) : «Je me suis dit que l'examen de 6ème étant très facile, celui de BEM assez abordable, ce ne pouvait qu'être pareil pour le bac. Hélas, ce n'est pas ce que je pensais.» Hier après-midi, en ce qui concerne les filières littéraires, les candidats devaient passer l'épreuve de langue française. Ils s'y sont préparés du mieux qu'ils pouvaient mais ils n'étaient sûrs de rien. L'appréhension prend le dessus sur l'optimisme. Pour le reste, les épreuves des trois journées se sont déroulées dans de bonnes conditions dans tous les établissements d'Alger et ailleurs. De grands moyens humains et matériels sont mobilisés.