Les ex-Thowars, qui ont eu gain de cause dimanche – le Parlement a adopté sous leur pression, la loi excluant du gouvernement les collaborateurs du régime déchu de Mouammar Kadhafi qu'ils réclamaient depuis des mois avec 115 voix sur 157 —, refusent de lever le campement qu'ils ont installé devant les ministères de la Justice et des Affaires étrangères à Tripoli. Ils réclament, armes à la main, le départ du Premier ministre Ali Zeidan avec lequel ils « refusent tout dialogue ». « L'adoption de la loi sur l'exclusion politique constitue un grand pas qui est sur la bonne voie. Mais nous allons prendre notre temps pour examiner certains points », déclare Oussama Kaâbar, un membre de la Coordination pour l'exclusion politique. Précision du vice-président du Conseil supérieur des Thowars : « nous sommes déterminés à faire tomber le gouvernement » qui a lancé, il y a quelques semaines, une campagne pour les évacuer de la capitale. La raison ? Il « nous provoque », dit-il, avec son « envie » de « former une force pour nous évacuer de la capitale » et son « incapacité » à gouverner. Tous unis contre le gouvernement actuel ? A en croire les médias libyens, les protestataires sont divisés. « Ceux qui réclamaient seulement l'adoption de la loi et quelques postes importants dans l'administration ont suspendu leur mouvement » et « ceux qui avaient d'autres revendications restent sur place ». Le gouvernement, qui a cru les Thowars qui se sont engagés à se retirer immédiatement après l'adoption par le Congrès général national libyen (CGN, Parlement) de cette loi d'exclusion, ne sait plus quoi faire. Outre le Premier ministre, ils veulent le départ de Mohamed al-Megaryef, le président du Parlement, de Jomaa Atiga, son adjoint, de quelques ministres et d'une quarantaine de députés. Human Rights Watch a invité le Congrès à rejeter ce texte, « parce que des groupes d'hommes armés l'exigent », prévient : « Les perspectives à long terme pour la paix et la sécurité en Libye seront fortement affectées si le Congrès accepte de s'y plier », affirme Sarah Leah Whitson, directeur de HRW pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord. L'Alliance des forces nationales, qui a remporté les législatives de juillet 2012, estime que cette loi a été faite pour exclure Mahmoud Jibril, son chef qui a été président du Conseil économique et social du temps de Kadhafi.