Un rapport d'experts du Conseil de sécurité de 94 pages relève l'existence « de cas confirmés et de cas en cours d'examen de convois clandestins destinés au trafic vers plus d'une douzaine de pays portant sur des armes aussi bien lourdes que légères ». Les experts de l'ONU expliquent que « la prolifération des armes de la Libye se poursuit à un rythme alarmant (...) vers des destinations comme le Mali. Mais certaines de ces armes restent dans les pays de transit en vue d'un usage par des groupuscules locaux ». Le même document précise que ces convois comprennent des armes lourdes et légères, des systèmes anti-aériens, des munitions, des explosifs et des mines. « Dix-huit mois après la fin du conflit (libyen), certains de ces équipements militaires sont encore sous le contrôle d'acteurs non étatiques en Libye », déplore-t-il. Les autorités libyennes ont contesté ce rapport qualifié d'« exagéré », par le colonel Ali Chikhi, porte-parole de l'état-major de l'armée libyenne. « Le trafic d'armes en provenance de Libye vers les pays voisins au cours de cette période est très difficile » dit-il. D'après ce responsable, « les armes sorties de Libye, à travers les pays voisins l'ont été après la fuite de mercenaires africains vers leurs pays d'origine et ce, après avoir combattu aux côtés des forces de Mouammar Kadhafi pendant la révolution de 2011 », qui a renversé l'ancien régime. Sur le plan politique, le Congrès national général (CGN), la plus haute autorité de l'Etat de Libye, a récemment adopté un projet de loi sur l'exclusion politique (interdisant la nomination des collaborateurs de l'ancien régime à des postes de responsabilité étatiques). Cette adoption a suscité un débat qui a partagé les Libyens. Les partisans de cette loi la considèrent comme « une revendication populaire en respect des sacrifices des martyrs ». Ses détracteurs estiment qu'elle a été faite « sur mesure » pour écarter Mahmoud Jibril, le chef de l'Alliance, qui a gagné les élections législatives de juillet 2012. Cependant, le texte, dans sa version actuelle, touche également un grand nombre de dirigeants libyens dont Mohamed al-Magaryef, président du CGN, son adjoint, Jumaa Attiga, et le Premier ministre, Ali Zeidan.Un amendement rend impossible tout recours devant la justice contre cette loi avant même son vote, ce qui prouve la force de ses partisans.