Si la contrebande au niveau des frontières a pris de l'ampleur, c'est aussi en raisonde la complicité de certains habitants de ces régions, a estimé Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur des Collectivités locales. Répondant à une question d'un journaliste en marge de la réunion organisée conjointement avec le ministre du Commerce, hier à Alger, il a précisé que le trafic des produits alimentaires au niveau des frontières est insignifiant par rapport à la contrebande sur les produits d'hydrocarbures. Le ministre a indiqué qu'un rapport sur ce phénomène a été transmis au Premier ministère « et nous sommes en phase de préparer des dispositions ». Il fera remarquer que l'Algérie est confrontée à deux problèmes graves : « la perte de carburants, alors que ce sont des produits que nous importons pour répondre aux besoins des citoyens, et l'entrée de la drogue ». Evoquant sa réunion avec son homologue marocain, au Maroc, le ministre a indiqué qu'il lui a signalé que « le problème de la coordination pour la protection des frontières fait partie des mesures qui faciliteront la compréhension et le rapprochement des positions entre nos deux pays ». Il lui a également expliqué que « si vous ne faites pas d'efforts dans ce cadre, je pense que les choses n'avanceront pas tellement ». A noter que tout le long de la frontière algéro-marocaine, qui totalise 700 km, 24 nouveaux points de contrôle ont été mis en place. Le ministre a déploré que les jeunes des régions frontalières soient tentés par la contrebande, donc par le gain facile, malgré les efforts consentis par le gouvernement en termes d'offres d'emploi. Pour lutter contre ce fléau qui gangrène l'économie nationale, M. Dahou Ould Kablia a mis l'accent sur la nécessité de renforcer les sanctions. « Nombre de personnes sont arrêtées mais les sanctions ne suivent pas », a-t-il dit avant d'ajouter qu'« il faut éventuellement réformer ou amender le code pénal. Il faut des mesures de dissuasion », a-t-il dit.