La contrebande sévit depuis la fermeture des frontières entre les deux pays en 1994. Le directeur général des Douanes algériennes, Sid Ali Lebib, a estimé que la réouverture des frontières algériennes avec le Maroc peut être bénéfique pour l'économie des deux pays. La réouverture des frontières algéro-marocaines peut atténuer le phénomène de la contrebande qui sévit entre les deux frontières, a déclaré hier, M.Lebib sur les ondes de la radio nationale Chaîne III où il s'est exprimé en tant qu'invité de la rédaction. La déclaration de M.Lebib intervient après la suggestion du directeur général du FMI Rodrigo de Rato, de régler le problème de l'ouverture des frontières entre les deux pays, dans le cadre d'une intégration régionale. Alger, Rabat et Tunis se sont entendus pour renforcer leur intégration régionale et faciliter le commerce entre eux, en présentant des rapports d´étape aux réunions périodiques du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), a indiqué hier, à Alger, M.de Rato, lors d´une conférence de presse à l´issue d´une rencontre sur les relations économiques entre ces trois pays du Maghreb. Le ministre de l´Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a déclaré, il y a quelques mois à Tlemcen, que la réouverture des frontières algéro-marocaines est conditionnée par les résultats des travaux des commissions mixtes. Selon le ministre, ces commissions “doivent travailler sur des mesures spécifiques à mettre en application en matière de coordination dans la lutte contre le terrorisme, la sécurité des biens et des personnes algériennes et marocaines en visite dans les deux pays, la lutte contre les stupéfiants et les fléaux de la contrebande". M.Zerhouni a rappelé, en outre, qu'avant la fermeture des frontières «2 millions d'Algériens avaient visité le Maroc et avaient déboursé officiellement 4 milliards de dollars; en revanche, un nombre insignifiant de Marocains avaient foulé notre sol». Depuis la fermeture officielle des frontières entre Alger et Rabat en 1994, la contrebande n'a jamais été aussi florissante. Ni l'insécurité qu'a connue l'Algérie entre 1992 et 2000, ni les restrictions imposées de part et d'autre des frontières, encore moins les assertions de la presse marocaine quant aux troubles frontaliers n'ont pu constituer un obstacle à la circulation des produits de contrebande. Le fuel, le cheptel et les produits agricoles algériens sont demeurés alléchants pour les Marocains. Du côté algérien, le marché est inondé par le hashisch ou le kif, la résine de cannabis, l'alcool frelaté et des effets vestimentaires et autres bibelots de troisième choix. Structurés, organisés, bien renseignés et souvent armés, ces réseaux de narcotrafiquants constituent un saignement pour l'économie nationale. La prolifération de ce trafic est liée d'ailleurs à la présence de réseaux de passeurs qui, regroupés en bandes organisées, utilisent des moyens de transport lourds et ce, grâce à des complicités des deux côtés de la frontière. Cette prolifération d'associations de malfaiteurs échappe à tout contrôle, corrompant des agents, déstabilisant la sécurité nationale en semant le désordre dans la société algérienne.