Dioncouda Traoré, le président de transition, tend la main au Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui refuse jusque-là de désarmer. « Je suis sûr que le MNLA est prêt à s'engager dans un dialogue sincère et profond avec le reste du Mali. Ce sont des compatriotes. Et dès lors que nous parlons d'intégrité territoriale, d'unité nationale, par définition, nous sommes obligés de dialoguer avec tous les Maliens », it-il dans une interview à Euronews. « Ceux qui sont à Kidal, qui s'intitulent aujourd'hui MNLA - nous sommes conscients que sous le signe MNLA aujourd'hui, il y a bien plus que le MNLA originel, il y a des transfuges d'Ansar Eddine - mais pour peu qu'ils renoncent à leurs velléités indépendantistes, qu'ils s'engagent à respecter la laïcité de l'Etat, qu'ils s'engagent également dans le processus électoral, nous sommes prêts à parler avec eux sur toutes les autres questions qui peuvent les intéresser », poursuit-il. « Mais pas sous n'importe quelle base », prévient-il, suggérant au MNLA de « ne pas s'accrocher à des termes tels qu'autonomie ». « Dans notre processus de décentralisation, il existe tous les éléments pour régler la question du Nord. Si la décentralisation est mise en œuvre correctement, tout le monde y trouvera son compte », estime le chef de l'Etat, le regard braqué sur le 28 juillet 2013, date prévue pour le premier tour de l'élection présidentielle réclamée par la communauté internationale. N'excluant pas l'ouverture d'un dialogue avec Bamako, le MNLA envoie une délégation en Italie pour s'y former aux techniques de négociation. « Conduite par l'ancien député de Bourem, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, cette délégation apprend les techniques de négociation », selon un communiqué de ce mouvement. Parallèlement à cette offre de dialogue, Traoré demande à son armée de se tenir prête pour avancer sur Kidal. « Nos hommes sont dans les meilleures dispositions tactiques pour entrer à Kidal », explique à la presse malienne, le porte-parole de l'armée, le capitaine Modibo Naman Traoré. Selon lui, « il y a eu une pause pour donner une ouverture aux négociations et permettre aux groupes armés qui sont en train d'occuper Kidal de déposer les armes » avant le début de la semaine prochaine.