Une caravane de plusieurs véhicules s'est déplacée sur six sites différents pour offrir aux familles les plus démunies, des vivres. A l'intérieur des paquets, l'on trouve des pâtes, de l'huile, du riz, des haricots secs, du couscous, du sucre, des lentilles.... Par ailleurs, la joie de 70 enfants est indescriptible. Des ordinateurs et des éléments de bureaux leurs ont été offerts. Six sites, dans trois communes, ont été visités par la délégation. Belhidouche, Hadj Ahmed, Domaine Wassala, Cave Coopérative, Sahel Bouberak et Rezaouina, ont accueilli chaleureusement les visiteurs. Le premier site visité est un petit hameau de quelques maisons, dénommé Belhidouche dans la commune de Zemmouri. Là, le comité du petit bourg a jugé que « seuls quatre foyers déshérités ont besoin des vivres ». Le représentant de SOS Kinderdorf International en Algérie, Gérard Ruot Aïssa, a déclaré que l'objectif de cette action est « de retrouver les enfants ayant bénéficié d'une prise en charge par ce village pendant ce terrible tremblement de terre, et qui sont devenus, aujourd'hui, des adolescents et des adultes ». Après une bonne heure de discussions pour fêter les retrouvailles, le cortège se dirige vers le site Hadj Ahmed, dans la même commune. Ses habitants nous ont accueillis avec des nèfles et des gâteaux. « Je n'oublierai jamais ce que les responsables du village SOS de Draria ont fait pour mes enfants. Sans eux, mes enfants n'auraient jamais pu s'en remettre », dira une femme qui a perdu deux de ses enfants lors de ce séisme. Dans la commune de Cap Djinet, « la délégation des bienfaiteurs », comme l'a surnommée l'un des habitants de Zemmouri, s'est rendue dans le domaine Wissal. 20 familles, sur un total de 130, sont concernées par l'aide de SOS village d'enfants de Draria. « C'est affreux ce qui s'est passé en 2003 », dira un homme.Le village avait enregistré une vingtaine de morts. L'ambassadrice de la République d'Autriche, Aloisia Wörgetter, s'est intéressée au cas de cet homme qui a perdu sa femme, un enfant et ses deux sœurs. Ce qui émeut dans son histoire, c'est le fait d'avoir refait sa vie avec la sœur de sa défunte femme, pour continuer à élever ses enfants dans l'amour. « C'est le maktoub », lui dit-elle. « La puissance naturelle nous pousse à nous rapprocher plus du créateur », dira l'ambassadrice. Au milieu d'un grand vignoble, se trouve le site de la Cave coopérative. Les villageois nous attendaient sous un grand mûrier. Tout le monde nous invite à prendre des fruits, des gâteaux traditionnels, du thé, du petit lait... « Notre action n'est rien devant la générosité des ces humbles personnes », souligne Fatma Oussedik, membre du réseau Wassila. Le groupe s'est dirigé, par la suite, sur les sites du Sahel Boubarek et Rezaouina. L'accueil est toujours aussi chaleureux. Dans chaque site, les habitants ont accueilli le représentant de SOS Kinderdorf International comme on accueille un grand parent perdu de vue. Des poignées de mains et des embrassades très chaleureuses. Le responsable de la communication de SOS Village d'enfants, Amine Bouzahri, a rappelé que dix ans après la catastrophe, « SOS Village d'enfants de Draria se devait de revenir sur les lieux ».