Lancée depuis le 20 juillet dernier jusqu'au 31 août, l'opération solde n'a pas trouvé échos chez la majorité des commerçants d'habillement. La majorité d'entre-eux n'a pas cru utile de baisser le prix de leurs produits… Mais il n'y a pas que ça. La loi 06- 215 du 18 juin 2006 qui a institué et réglementé officiellement les soldes, n'est pas obligatoire. Alors dans les principales rues d'Alger rares sont les affiches qui déclinent des offres au rabais. Dans les rues de Abane Ramdane et Ben M'Hidi (Alger centre) le rush d'antan est quasi nul. Pour la plupart des commerçants, les soldes succèdent à une fin d'année 2009 difficile du fait d'une mévente chronique. Ainsi sur la vingtaine de commerçants un seul a affiché sur sa devanture les anciens et les nouveaux prix. Les baisses varient de 20 à 50% selon les articles proposés. Spécialisé dans l'habillement pour homme, Boubeker B. veut liquider l'actuel stock pour faire place à la nouvelle collection. Mais le vendeur estime cependant que ses calculs peuvent s'avérer fragiles avec l'arrivée du Ramadhan. « Les citoyens penseront beaucoup plus à leur chorba qu'à acheter des vêtements », observe-t-il A la rue Larbi Ben M'Hidi, «Le palais des moutahadjibate» propose seulement trois modèles en soldes. Le gérant, Kosseil, de nationalité palestinienne est débordé par la clientèle féminine. 50% de rabais sur ces articles en vogue. Il s'agit de « khimar » et de tenues spéciales pour les moutahadjibates. A côté, c'est le magasin « Vogues Chinoises ». Ici, ce sont les couvre-lits qui sont soldés. De 2600 dinars la parure (un couvre-lit et deux taies d'oreillers), leur prix a chuté à 2000 dinars. Les autres articles entassés dans des corbeilles sont vendus à 300 dinars la pièce au lieu de 1000 DA. Chez les Touat on ne veut pas entendre parler de soldes. « On ne solde jamais nos produits », lance martial le responsable du magasin. « Tout ce qu'on propose est facilement écoulé ». La messe est dite. En effet, les tuniques, les hauts à carreaux, les robes dos nu pour plage, et autres tenues de sorties sont très appréciées par les femmes. Le voisin des Touat, est spécialisé dans la vente des hidjabs. Les soldes, lui non plus ne les connaît pas. «Les prix que nous affichons durant toute l'année sont très bien étudiés. Ils conviennent à toutes les bourses », explique-t-il. Ici le rabais n'est appliqué que vers la fin du mois d'août pour les articles invendus afin de faire place à la collection automne-hiver. Juste le magasin mitoyen, ce sont des articles pour mariées fabriquées artisanalement. Des robes kabyles, des caftans marocains et des caracos travaillés au fil d'or. L'article le moins cher est proposé à 8000 dinars et le plus cher est cédé à 100.000 dinars. Dans cette boutique, il n'a jamais été question de solde en été. Il faut peut-être attendre les soldes d'hiver du 20 janvier au 28 février pour rêver d'une robe de mariée.