Désormais, les commerçants algériens ou étrangers sont tenus de se rapprocher des services du ministère de Commerce pour retirer l'autorisation leur permettant d'appliquer des soldes sur la marchandise exposée à la vente, et cela, après le dépôt d'une demande déterminant les produits qui seront soldés en signalant les anciens et les nouveaux prix. Cette décision émane de la direction du commerce auprès du ministère qui a décidé de procéder, à partir du 19 janvier, au contrôle de la mise en œuvre par les magasins du système des soldes. "La décision prise par le wali d'Alger, concernant les soldes saisonniers, définit la période durant laquelle les commerçants activant dans différents secteurs du détail sont autorisés à procéder aux soldes", explique le directeur du commerce de la wilaya d'Alger, M. Youcef Amari, ajoutant que la période d'hiver s'étale du 19 janvier au 29 février et que celle d'été commence le 21 juillet et se poursuit jusqu'au 31 août. La direction du commerce de la wilaya d'Alger a organisé également, l'année dernière, une campagne de sensibilisation, appelant tous les commerçants détaillants à organiser leurs soldes. Ainsi, le commerçant ayant obtenu l'autorisation des services concernés peut dans ce cas afficher le début des soldes. Des procès-verbaux seront même dressés contre tout commerçant ne justifiant pas d'une autorisation. En Algérie, avec l'économie de marché puis la mondialisation servie d'un imaginaire fécond ont fini par faire adopter à distance les soldes comme un mode de consommation à part entière. Pour des consommateurs aux regards constamment rivés sur l'évolution des mœurs de consommation en Occident, les soldes ne semblent pas, en effet, être une découverte. Ce qui est, par contre, de l'ordre de l'initiation, c'est la pratique des soldes. En effet, en dépit de l'existence d'une loi régissant cette pratique commerciale, les soldes se font dans une anarchie totale, en absence des services de contrôle et de répression des fraudes. La majorité des commerçants qui, pour leurs parts, connaissent à peine le principe général de cette loi, décrètent une période de soldes pour une durée indéterminée, autrement dit jusqu'à épuisement des marchandises, et appliquent les prix qui les arrangent. Pas d'affichages conformes et des prix et des niveaux de remises aléatoires. En plus, les soldes à l'algérienne n'ont concerné jusque-là, que le vestimentaire et la chaussure. L'électroménager, l'électronique, l'ameublement, l'informatique, les bijoux… sont exclus. A l'inverse, l'habillement est entré dans le cycle des collections (automne/hiver, printemps/été) et les revendeurs sont contraints de renouveler sans cesse leurs stocks sous peine de disparaître.