Les dirigeants africains ont ouvert, hier, à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, en présence de nombreuses personnalités, les cérémonies du cinquantenaire de la naissance de l'Organisation de l'unité africaine, ancêtre de l'actuelle Union africaine. Le 25 mai 1963, les « pères fondateurs » ont signé « la charte de l'Unité africaine » fondée sur deux principes : la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats membres et l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation. 50 ans après, les chefs d'Etat ambitionnent de « construire un continent libéré de la pauvreté et des conflits, au sein duquel nos citoyens bénéficieront d'un statut de pays à revenu intermédiaire ». « Les pères fondateurs de l'unité africaine s'étaient donné rendez-vous pour constituer l'Organisation de l'unité africaine, à l'aube des indépendances il y a cinquante ans, et il est opportun que nous nous retrouvions aujourd'hui au moment où l'Afrique se redresse », déclare le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn. Selon l'hôte du sommet, ces objectifs devaient constituer la nouvelle définition du « panafricanisme ». « L'autosuffisance et l'indépendance économique que nos fondateurs évoquaient demeurent encore quelque peu hors de portée, et les inégalités sociales persistent », déclare Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine. La Sud-Africaine souhaite voir le contient noir « prendre plus résolument en main son destin ». « Si nous parlons de solutions africaines aux problèmes africains, c'est parce que nous savons que nous ne pouvons faire taire les armes pour de bon que si nous agissons de façon solidaire et unie », dit-elle. Les participants à cette célébration de 50 ans d'efforts vers l'unité du continent qui est « de plus en plus courtisé pour ses ressources naturelles et son potentiel économique », ont formulé un espoir : que l'actuel envol économique de l'Afrique permette de réaliser les rêves nés de l'indépendance. Si le nombre de guerres est globalement en baisse en Afrique, la situation socio-économique reste inégale. Au cours des 50 dernières années, les indicateurs de développement - santé, éducation, mortalité infantile, croissance économique, gouvernance - se sont sérieusement améliorés. Mais, selon l'Indice de développement humain des Nations unies, les douze pays les moins développés du monde sont en Afrique ; et au sein des 26 pays de la queue du classement, un seul n'est pas africain : l'Afghanistan. L'instabilité dans le Sahel, la situation dans l'Est de la République démocratique du Congo, la crise politique à Madagascar, le terrorisme, domineront le sommet semestriel de l'UA prévu aujourd'hui et demain dans la capitale éthiopienne. Outre ces points, 16 projets de décisions leur seront soumis pour adoption. Parmi ces projets, le premier rapport d'activité de la présidente de la commission sur la situation au Sahara occidental. Comme l'ONU, l'UA appelle à des négociations directes entre les deux parties en conflit, « sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste durable et mutuellement acceptable qui assure l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Autre projet sur la table : le Moyen-Orient et la Palestine. Les Africains se déclarent « profondément préoccupés par la poursuite de l'occupation continue des territoires palestiniens et arabes par Israël en violation du droit international ».