A l'occasion de la commémoration du 72e anniversaire de la disparition du fondateur des Scouts, Mohamed Bouras, l'Association des anciens scouts musulmans algériens a organisé, hier, une rencontre en hommage au précurseur du scoutisme algérien. Quel était l'apport du mouvement des scouts musulmans pour l'indépendance du pays ? Quelle est la mission de l'actuel boy-scout dans le développement du pays ? Deux questions auxquelles ont tenté de répondre les participants à cette rencontre qui a eu lieu à Alger. La rencontre a été rehaussée par Chikh Bouamrane, président du Haut conseil islamique et ancien scout. Cet intervenant a retracé l'histoire des SMA et la manière dont a été installé son groupe dans la région d'El Bayadh, « où l'on rencontrait les pères-blancs à chaque coin de rue ». Après avoir combattu l'Administration française par les principes fondamentaux des droits de l'Homme, le Mouvement a pu s'installer dans la région. « A l'époque, le scoutisme traçait la ligne de conduite de chacun de nous », a-t-il dit. Selon ses propos, « activer au sein des scouts musulmans suscite automatiquement l'éveil politique, l'amour de la patrie et surtout la foi ». Les armes de l'époque sont les pièces théâtrales et les chorales. Le président du HCI a évoqué les débuts du mouvement scout en Algérie durant l'ère coloniale, soulignant que « sa création (le mouvement) s'est déroulée dans des conditions difficiles et qu'il s'était inspiré du patrimoine islamique et de l'histoire de l'Algérie ». M. Bouamrane déplore la dislocation de la société algérienne, rongée par le vol, la corruption et les calamités sociales. Pour sa part, Omar Hachi, que l'on surnomme « la mémoire d'Alger », est boy scout depuis 1944. Selon lui, l'activité des scouts dans la capitale est liée principalement aux différentes activités sportives organisées à cette époque. Il cite les personnes et les événements qui ont marqué l'histoire des SMA à Alger. A cet effet, il dira qu'il est en train de « rassembler les témoignages des anciens scouts à travers le territoire national ». Les jeunes, quant à eux, s'intéressent beaucoup à la mission des scouts algériens à l'heure actuelle et aux vraies raisons de la disparition de Bouras. Accusé par la France d'espionnage au profit des Allemands, il a été fusillé en 1941 sur le terrain militaire d'Hussein Dey. Afin de récupérer la place prépondérante dont ils jouissaient à l'époque, « les scouts musulmans doivent inculquer la foi, la justice et l'amour de la patrie dans l'esprit des enfants », recommande M. Hachi.