Le Premier ministre turc et M. Sellal se sont d'abord arrêtés à la zone pétrochimique d'Arzew composée, entre autres, d'une raffinerie et de trois unités de GNL et où un point de situation leur a été présenté sur la base industrielle RA1Z. Selon les responsables de la raffinerie, cette dernière, qui s'étend sur une superficie de 2.700 hectares et qui fonctionne avec un personnel, en amont et en aval, totalement algérien, est un véritable fleuron de l'industrie pétrochimique nationale et une tête de pont de Sonatrach. La compagnie nationale des hydrocarbures veut étoffer ses activités en se dotant bientôt d'autres structures de raffinage pour « rester un exportateur important tout en assurant à la population locale tous les besoins en gaz ». A Bethioua, les deux délégations ont eu un aperçu sur le fonctionnement du complexe de gaz GL1Z qui traite plus de 10 milliards m3 de gaz naturel par an. Selon M. Erdogan, qui inspectait avec attention les installations du complexe, la Turquie « qui est un gros consommateur d'énergie peut profiter pleinement des potentialités algériennes ». Le clou de la visite fut l'inauguration, par les deux Premiers ministres de l'extension de l'aciérie turque de droit algérien, Tosyali Iron & Steel Industry Algérie. A cette occasion, M. Erdogan, qui s'est vu offrir des cadeaux symboliques ainsi qu'à son épouse, a fait une allocution où il a souligné que les relations économiques qui lient les deux pays ne sont pas à la hauteur de leurs liens historiques. « Il faut rendre cette histoire au présent en traduisant les richesses par des dividendes économiques. Actuellement, nous sommes très loin de nos ambitions puisque la Turquie a réalisé des IDE d'à peine un milliard de dollars alors que la soixantaine d'entreprises qui activent en Algérie gèrent des portefeuilles de moins de 6,5 milliards de dollars. Il faut arriver à dépasser, de part et d'autre, la barre des 10 milliards de dollars et c'est ce que nous comptons faire en nouant avec l'Algérie des relations stratégiques », dira-t-il. Sur le plan de la circulation des personnes, M. Erdogan a déploré la centaine de milliers d'Algériens qui visitent annuellement la Turquie : « c'est très peu. Nous devons aller vers une connaissance plus vaste en éliminant cette histoire de visa qui bloque les gens. La Turquie a supprimé le visa pour une cinquantaine de pays, alors, pourquoi pas avec l'Algérie ? ». Revenant à la longue et riche histoire qui lie les deux pays, le Premier ministre turc a précisé que « même lorsque on était loin les uns des autres politiquement, nos deux peuples sont restés très proches. C'est pour cette raison que je dis que les Algériens doivent considérer la Turquie non comme leur deuxième pays mais comme le premier. Cela devrait, également, être vrai pour les Turcs. » M. Erdogan a souligné, par ailleurs, que l'Algérie, qui a de nombreux atouts, est un exemple à suivre. « Nous ambitionnons de faire de ce pays un point de départ pour asseoir un partenariat fort et puissant avec l'Afrique », a-t-il affirmé. Il a ajouté que la Turquie « veut impulser une dynamique nouvelle aux relations bilatérales ». « Nous ambitionnons d'augmenter nos importations énergétiques d'Algérie, de renforcer nos échanges commerciaux et leur diversification et hisser à des niveaux plus importants nos investissements et notre partenariat », a-t-il dit.