Ce rendez-vous africain a été rehaussé par la présence de Norredine Ben Aouem, secrétaire du ministère des Affaires étrangères et de plusieurs ambassadeurs et représentants diplomatiques accrédités en Algérie. Une soirée honorifique animée par la Chorale polyphonique de la Radio et l'Orchestre Ebène ainsi que par de jeunes talents découverts par la Radio et la Télévision algériennes, sous la direction de Abdallah El Hakim Lemdani. Cette chorale, composée de 11 voix féminines et 10 masculines, a offert à l'assistante un tour du monde musical placé sous le signe de la diversité des langues, des voix et des sonorités. La première partie de la soirée a été assurée par les dernières révélations de différente émissions telles que Alhane wa chabab, Inzizen ou Serrial Taggeur avec les voix de Djamila Mansouri et Bilal Boukhris, lauréats d'Alhan wa chabab 2013, venus de Tamanrasset, ont majestueusement interprété « Tihousak N Ahaggar » (beauté du Hoggar) du célèbre Abderahmane Zoukani et une autre chanson du terroir « Tiniri ». De leur côté, les frères Halim et Ghila Terki, venus de Béjaïa, ont réussi l'interprétation de la chanson intitulée « Amdjahed » de Takfarinas. Accompagnés juste d'une guitare sèche, ces jeunes chanteurs ont subjugué l'assistance avec une parfaite maîtrise des vocalises, passant allègrement du grave à l'aigu de la gamme. L'Algéroise Kawtar Meziti n'a pas uniquement une voix de rossignol, elle est aussi une pianiste de talent. Son interprétation de la chanson révolutionnaire « Min Adjlika Ichna ya watani » des regrettés Omar Bernaoui et Cherif Kortbi a donné la chair de poule à l'assistance et aux présentateurs Zirouni et Narimane. La version solo, au piano, a donné plus de profondeur au texte mieux rendu encore par la puissance de la composition musicale. La deuxième partie de la soirée a été assurée par l'Orchestre Ebène. Les choristes ont offert un voyage des plus beaux par la magie de la musique. L'assistance a été littéralement transportée de pays en pays et d'un continent à l'autre à travers cet enchaînement de langues chantées : arabe, anglais, tamazight, sénégalais, turc, azerbaïdjanais, péruvien, capverdien, australien, tanzanien et américain et chinois. Il est à souligner qu'Ebène, créée en 2009, a su compiler 15 titres en un large récital de différents styles musicaux : country, pop, classique universel, gospel, arabe, chaâbi, malouf, folk et beaucoup d'autres genres de musiques aussi divers que variés. Le tout est exprimé par quatre voix ou plus (soprano, alto, ténor, baryton et basse) dont la fusion dégage une polyphonie juste, agréable et harmonieuse, rythmée par des tempos réguliers et sans fausse note. Détonant ! Le public s'invite dans le jeu des voix et des musiques, joignant ainsi sa voix à celle de l'orchestre pour reprendre en chœur les titres « Yachahid El Watan » (Lamine Bechichi), « Freedom » (Gospel /USA) et « Alkhir Inu » (Idir). Cette escapade qui a duré une heure trente ne pouvait que s'achever en beauté par ce succès toujours actuel « Amin amine » du défunt Athmane Bali.