Le programme national du dialogue social en matière de protection de l'enfant prévoit la création de nouvelles fonctions pour assurer un meilleur accompagnement dans ce domaine, a affirmé le président du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant, M. Abderrahmane Arar. Ce programme, qui s'inscrit dans le cadre des mesures prises par le Premier ministère visant la protection des enfants des différentes formes de criminalité et de délinquance, prévoit la création de nouvelles fonctions sociales chargées de la prévention et de l'accompagnement, a indiqué M. Arar, membre de la commission interministérielle de suivi des questions de violence contre les enfants, dans une déclaration à l'APS. Le médiateur social, l'éducateur accompagnateur d'enfants de la rue et « amis de quartiers » constituent les principales fonctions qui seront créées dans le cadre de ce programme, a-t-il précisé. Il s'agit également d'une nouvelle fonction consistant à contribuer à la reconstruction de la personnalité de l'enfant victime de différentes formes de violence, tout en assurant sa réinsertion dans la société, dans le cadre du programme du dialogue social. Concernant la médiation sociale, M. Arar a indiqué que cette fonction consistait à intervenir dans le règlement de contentieux entre les membres d'une famille ou de la société, avant un éventuel recours à la justice. Il a cité le décret exécutif relatif à la médiation sociale élaboré par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, soulignant que le choix d'un médiateur est soumis à des conditions sociales précises. Concernant « les amis des quartiers », M. Arar a affirmé qu'ils sont appelés à être le trait d'union entre la famille ou l'un de ses membres qui connaît une situation sociale difficile et entre les autorités locales afin d'éviter toute forme de délinquance dans les quartiers. L'ami du quartier est « une personne bienveillante » chargée de s'enquérir des préoccupations des membres de la société et des familles connaissant une situation sociale difficile, à travers l'instauration du dialogue social et la garantie d'une coordination avec les parties concernées par la prise en charge. L'éducateur accompagnateur des enfants de la rue est, quant à lui, chargé de l'élaboration de programmes éducatifs et culturels, en coordination avec les associations concernées, a-t-il précisé, soulignant que les mesures relatives au dialogue social étaient essentiellement destinées aux enfants et aux adolescents en situation sociale difficile et comprenaient plusieurs mesures en matière de prise en charge et de coordination avec les associations activant dans le domaine. Le programme du dialogue social s'étale sur plusieurs étapes allant de l'écoute des préoccupations à l'orientation et à l'accompagnement dans les différents domaines, notamment psychosocial et juridique au profit des victimes des différentes formes de violence. La mise en œuvre de ces mesures a débuté à travers l'application des instructions du Premier ministère en direction des départements ministériels, chacun dans son domaine de compétence, en coordination avec les associations concernées, a-t-il souligné. La coordination avec le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille sera renforcée dans différents volets, notamment celui relatif au numéro vert du réseau Nada, a-t-il ajouté. Le ministère a lancé une première opération pilote à travers l'organisation de séances au profit d'une vingtaine d'enfants en danger moral dans le cadre de leur prise en charge psychosociale. Cette opération sera généralisée aux autres wilayas et sera organisée au niveau des centres spécialisés en matière de prise en charge des enfants relevant du ministère avec la mobilisation de spécialistes en la matière en vue d'approfondir les mesures de prise en charge de l'enfant en situation sociale difficile.