La question du Sahara occidental, qui « traverse une période cruciale », et sur le plan politique et sur celui des droits de l'Homme, rebondit à Washington et New York. Deux villes choisies par Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique, pour « sensibiliser les Etats-Unis et l'ONU » sur la dernière colonie en Afrique. Comment ? En leur demandant de « s'impliquer davantage », d'« encourager la poursuite des négociations, bloquées par la partie marocaine depuis plus d'une année », « d'accélérer le processus de décolonisation » et de « permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination à travers un référendum », détaille-t-il. « Non seulement sur la voie d'une solution politique mais aussi dans l'objectif d'améliorer et de protéger les droits de l'Homme dans les territoires occupés », dit-il à l'issue de sa « très importante » visite de quatre ours dans la capitale fédérale où il a rencontré des responsables du département de John Kerry, des représentants des deux chambres (Congrès et Chambre des représentants), des ONG, dont celles des droits de l'Homme, qui lui ont fait part de leur « soutien ferme » aux efforts de l'ONU et de Christopher Ross, son envoyé spécial pour le Sahara occidental. « Nous sommes optimistes. Les responsables américains que nous avons rencontrés à Washington ont été très réceptifs à notre message sur la question du Sahara occidental », déclare le secrétaire général du Front Polisario saluant, dans la foulée, deux faits. Le premier, le Congrès qui conditionne, depuis 2011, l'octroi de l'aide militaire américaine au Maroc par le respect des droits de l'Homme au Sahara occidental et oblige, depuis, le secrétaire d'Etat à lui soumettre annuellement un rapport sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Le second, la nomination qu'il a accueillie avec « beaucoup d'optimisme », de Samantha Power, une spécialiste des droits de l'Homme, au poste d'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU. Susan Rice, la désormais conseillère à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, a soumis, en avril dernier au Conseil de sécurité, un projet de résolution pour l'introduction d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la Minurso. Malgré les inquiétudes exprimées sur cette question par le département d'Etat, l'ONU et les organisations de défense des droits de l'Homme, ce projet a été bloqué par la France. Le président sahraoui se rendra, aujourd'hui, à New York. Il y rencontrera Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, et Christopher Ross. Des réunions avec des membres du Conseil de sécurité sont également prévues.