La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) a appelé mercredi l'Egypte et l'Ethiopie à entamer des discussion pour trouver une solution à leur différend autour d'un projet de barrage éthiopien sur le Nil-Bleu, qui rejoint le Nil-Blanc au Soudan pour former le Nil. Craignant que le projet éthiopien de construction du barrage sur le Nil-Bleu ne réduise le débit du Nil, vital pour l'Egypte, le président égyptien Mohamed Morsi a déclaré lundi que "toutes les options étaient ouvertes" après que l'Ethiopie a commencé fin mai à dévier le cours du Nil-Bleu sur 550 m dans le cadre de ces travaux. "Il doit y avoir des discussions autour de ces questions, des discussions ouvertes mais qui doivent avoir pour objectif d'aboutir à une situation +gagnant-gagnant+", a déclaré la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, lors d'une conférence de presse à Addis Abeba, siège de l'organisation. Les deux parties doivent trouver une solution "dans un contexte nouveau qui ne soit pas celui créé par les puissances coloniales", mais qui soit un contexte "panafricain", a-t-elle poursuivi sans plus de détail. Pour sa part, l'Ethiopie a rejeté l'idée de renoncer à ce barrage, d'une capacité à terme de 6.000 MegaWatts et d'un coût de 3,2 milliards d'euros, qu'elle juge indispensable pour répondre à ses besoins en énergie. L'Egypte considère que ses "droits historiques" sur le Nil sont garantis par deux traités datant de 1929 et 1959 lui accordant notamment un droit de veto sur tout projet en amont qu'elle jugerait contraire à ses intérêts.