Ghaza ne sera pas habitable en 2020 à cause du blocus qui lui est imposé par Israël, comme l'annonce le rapport des Nations unies, mais dans trois ans. C'est Richard Falk, le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens, qui le déclare devant le Conseil des droits de l'homme en présentant son rapport sur la situation au Proche-Orient. Preuves à l'appui, il affirme qu'Israël,, qui a augmenté de 4,5%, en 2012, le nombre de colons, a détruit, lors du premier trimestre 2013, 204 maisons ou constructions palestiniennes en Cisjordanie et provoqué le déplacement de 379 personnes. L'Américain appelle Israël à mettre fin à deux « choses ». Une, son siège aux « effets dévastateurs » sur les habitants de la bande, notamment es pêcheurs, les agriculteurs et les hommes d'affaires « qui souffrent de sévères restrictions sur leurs activités ». Deux, sa « punition collective » de 1,7 million de personnes. « La viabilité de Ghaza requiert une attention urgente et ne peut pas être laissée à la merci d'une occupation continue d'Israël », affirme Richard Falk. Et d'ajouter : « les sept années d'un étranglement soigneusement calculé de la bande ont dévasté l'économie et maintenu les habitants de Ghaza dans une pauvreté perpétuelle et une dépendance à l'aide extérieure ». « Depuis 2007, la capacité productive de Ghaza a diminué, 80% des usines étant fermées ou opérant à la moitié de leur capacité et le chômage atteint 34% de la population active », s'indigne le rapporteur onusien. Selon ses observations, 70% de la population de la bande côtière dépendent de l'aide humanitaire et 90% n'ont accès qu'à de l'eau « impropre à la consommation humaine ». Autre fait signalé par le rapporteur onusien : les prisons israéliennes. « Près de 5.000 Palestiniens y sont détenus, la plupart d'une manière arbitraire », dit-il. « Certains sont détenus en isolement, d'autres ne peuvent recevoir des visites de leur famille », dit-il. Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l'ONU, dit sa « profonde préoccupation » devant l'expansion continue des colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, et ce, en violation du droit international. Selon son porte-parole, le SG de l'ONU est « troublé » particulièrement par les informations selon lesquelles le projet de construction de centaines d'unités d'habitations au sein de la colonie d'Itamar (Cisjordanie) aurait avancé d'une étape supplémentaire. Idem pour les zones de Bruchin et Beit El, près de Ramallah. Autres sujets d'inquiétudes de Ban : les projets de construction de 1.000 unités d'habitations de colons à el Qods-Est et les mesures prises par le gouvernement israéliens pour autoriser quatre zones de peuplement illégales, situées à l'intérieur de la Cisjordanie. « Ces décisions malheureuses, qui ne font que saper les progrès vers la solution des deux Etats, constituent un précédent profondément inquiétant, au moment où des efforts sont faits pour relancer le processus de paix », déclare le chef de l'ONU, exhortant Israël à entendre les appels de la communauté internationale et à se conformer aux engagements qu'il tient du droit international et de la feuille de route. La survie de Ghaza, de la Palestine, est en jeu. la cisjordanie aussi.