Cette banlieue a beau être la vitrine d'Alger, compter 90 000 habitants, elle manque cruellement d'infrastructures pour la jeunesse. La salle de cinéma est fermée, les espaces de loisirs sont inexistants. Mais où construire la moindre infrastructure d'utilité publique alorsque la spéculation foncière bat son plein ? C'est pour casser la pesante routine que l'APC, en collaboration avec l'association Moustakbal El Chabab, la maison de jeunes et la DJS d'Alger, organise, depuis samedi, une manifestation récréative sur la placette centrale jouxtant l'ancienne APC. Des nids de cigogne et une rangée de ficus enserrent ce cœur de la ville où nul mouvement ne peut passer inaperçu. Le coup d'envoi a été donné en présence du président de l'APC, Guemgani Lyes qui nous a affirmé que « nous devons multiplier ce genre d'activités, encourager la société civile pour permettre aux familles de sortir ». A ce propos, il nous a confié « qu'un parc d'animation sera ouvert durant le mois de ramadhan derrière l'école du 1er Novembre ». Il existerait aussi un projet de piscine mais quelques animateurs culturels disent ne pas comprendre. « Nous aurions préféré un complexe culturel avec de multiples activités car ici la mer n'est pas loin et une piscine existe déjà, même si elle a besoin de réaménagements », nous dira l'un d'eux. Quelques artistes, notamment ceux qui, comme Abdelhamid Rabia, Hamid Achouri ou Nawal Zaâer, habitent Dar El Beïda, sont annoncés pour partager des moments de joie avec les enfants. Geste pour les handicapés Créée en 2009, l'association Moustakbal Echabab, dirigée par Mme Ratiba Kessouh, est, avec l'association Afak Chabab, l'une des structures les plus dynamiques du mouvement associatif local. Elle compte beaucoup d'enfants qui, en chorale, mouvements d'ensemble, célèbrent les grandes dates nationales. D'autres partenaires, à l'instar de l'entreprise chinoise Huawei qui a sponsorisé cet événement qui durera trois jours, ont contribué à la tenue de ces activités qui, pour reprendre le P/APC, scellent « l'amitié entre deux peuples ». Elle a notamment offert un chèque de 50 000 DA pour Sara, une enfant handicapée. « Notre entreprise a une responsabilité sociale qui se traduit par de tels actes au profit notamment de cette frange démunie de la population », nous dira son responsable à Alger. Un bus, des aides qui seront offertes, prendra le chemin du centre des handicapés de Mohammadia. Le programme élaboré pour marquer la Journée de l'enfant africain a introduit des notes de gaité dans l'espace d'une ville morose. Des clowns circulent au milieu des bambins et, dans un coin, des animatrices s'activent à organiser une tombola qui permettra à une vingtaine d'enfants de repartir avec des cadeaux. Des dizaines d'enfants ont envahi, dans un désordre joyeux, l'espace pour colorier, exposer leurs dessins face aux clowns et magiciens. Certains sont venus accompagnés de leurs parents que l'ardeur du soleil n'a pas dissuadé de sortir. « Tout ce qui se fait pour les enfants est le bienvenu », nous dit Ahmed enseignant. « Hormis les sorties à Decca Plage qu'organise la maison de jeunes, il n'y a pas grand-chose ». « Nous avons des associations que nous devons accompagner, aider », explique M. Mesbah, le délégué local à la jeunesse. « Nous travaillons sur la base de contrats programme », ajoutera-t-il. Pour une fois, la placette est livrée à leurs fantaisies et devient le royaume de leurs jeux et leurs rires.