Le courant dit « islamiste » semble, toutefois, plus emballé pour l'échéance si on se réfère aux nombreuses sorties médiatiques des leaders de cette mouvance. Pour les observateurs de la scène politique, le retard dans l'annonce de candidatures parmi ces partis n'est pas un fait du hasard arguant que « l'heure est à la recherche d'un candidat qui fera le consensus au sein de la mouvance pour non seulement surpasser l'échec des dernières élections (législatives et locales) mais aussi effacer l'affront subi, à la présidentielle de 2009, lorsque le candidat islamiste, Djahid Younsi, SG du mouvement El Islah, a obtenu moins de 1% des suffrages ». Les formations politiques du courant ne veulent pas, de ce fait, aborder la prochaine présidentielle en rangs dispersés. Des cadres et responsables de ces partis, sollicités à donner leurs points de vue sur le sujet, ont fait part de leur volonté d'aller vers un candidat de consensus. Naâmane Laouar, président du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, Islah, Ennahdha), s'est montré favorable à toute démarche consensuelle : « Nous soutiendrons toute action tendant à la présentation d'un candidat qui réalisera concrètement un consensus au sein du courant islamique. » Il soutient que sa formation mène actuellement des consultations avec d'autres partis en vue d'adopter une position « commune » à l'égard de la présidentielle de 2014. Point de vue partagé par M. Hadibi, membre du bureau national du parti Ennahda. Celui-ci appelle à l'unification des efforts en vue d'un candidat de consensus, ce qui nécessite, dit-il, un débat élargi sur la question. Il précise, cependant, que la candidature à la prochaine élection est tributaire des garanties d'un scrutin transparent, intègre et crédible « à même de permettre à l'Algérie de franchir un pas important vers le progrès et la stabilité et l'édification de l'Etat de droit ». Le député du Parti pour la justice et le développement (PJD-El Adala), Lakhdar Benkhellaf, s'est montré, lui, moins emballé à l'idée d'un consensus proprement islamiste : « Peu importe la tendance de la personne qui fera le consensus, pourvu qu'elle parvienne à faire sortir le pays de l'obscurité », a-t-il indiqué. De son côté, Djamel Benabdeslam, président du FAN, estime que la conjoncture que traverse actuellement le pays fait appel nécessairement à un consensus national, « pas uniquement au sein de la mouvance islamique ». L'élection présidentielle de 2014 sera, souligne M. Benabdeslam, au centre des travaux de la session ordinaire du conseil national du parti, prévue le 29 juin à Alger. « La position officielle du parti par rapport à l'élection présidentielle de 2014 sera connue à l'issue de cette réunion. C'est aux instances du parti de trancher ». « A priori, enchaîne-t-il, nous sommes pour un front soudé, constitué de toutes les forces vives de la nation ». L'ancien candidat des islamistes, en 2009, qui a retrouvé son poste de SG d'El Islah, Djahid Younsi, s'est exprimé, récemment, sur le sujet, en déclarant que « c'est aux instances du parti d'en décider. La question n'est pas à l'ordre du jour. Dans tous les cas, toutes les hypothèses restent ouvertes ».