Le mouvement El Islah a, désormais, un nouveau SG en la personne de Ahmed Benabdesslam, en remplacement de Mohamed Djahid Younsi, l'ancien candidat à l'élection présidentielle d'avril 2009, dont le mandat avait expiré en mars dernier, après en avoir cumulé deux. Le nouveau SG du mouvement de la Renaissance nationale (El Islah) a été élu, jeudi dernier, suite à une session extraordinaire du conseil national consultatif (majliss echoura), qui a pris fin à une heure du matin, après huit heures de débats. M. Benbadesslam, que nous avons joint hier, a confirmé son élection à la tête du mouvement, indiquant qu'il était le candidat unique après le retrait d'un autre cadre, sur une liste de candidats potentiels dégagée par le bureau national. Élu sans grande surprise à ce poste, le nouveau SG le tient essentiellement en raison de l'estime dont il jouit auprès de ses pairs, et pour avoir joué les premiers rôles dans les péripéties qu'a connues le mouvement lors de ces des dernières années. La démission de l'ancien président du mouvement Mohamed Boulahia, dans le sillage de la participation du mouvement à la dernière élection présidentielle, le propulse ainsi au rang de première personnalité au sein d'un mouvement islamiste, qui peine à trouver une personnalité charismatique, et de surcroît, bon orateur pour être en synergie avec ses militants. C'est cette lourde mission qui échoit à Ahmed Benabdesslam, ancien député de Bouira, puis chargé de l'information du parti sous Djaballah et plus récemment, directeur de campagne de Younsi à la présidentielle d'avril dernier. Etant l'une des figures les plus en vue du mouvement de redressement qui a abouti à la destitution de Djaballah de la direction du mouvement El Islah -le second qu'il perd après Ennahda- suite à quatre années de bataille juridico-médiatique entre les deux ailes du parti. C'est dans une conjoncture marquée par le déclin de la mouvance islamiste en Algérie, comme en témoignent les résultats des dernières élections qu'intervient ce changement à la tête du mouvement, qui, il n'y a pas si longtemps, était considéré comme la troisième force politique du pays, pour être réduit, la crise interne aidant, à jouer le rôle de figurant sur un échiquier politique. D'ailleurs, la prestation du candidat d'El Islah, n'est pas perçue de la même manière par tout le monde au sein du mouvement, où l'un des cadres influents du majliss echoura n'y est pas allé par quatre chemins pour exiger la démission de Younsi, au regard de la faible prestation lors de la présidentielle, en réclamant le retour de Boulahia à la présidence du mouvement. L'élection de Ahmed Benabdesslam intervient conformément aux statuts du mouvement ayant instauré la présidence tournante, en limitant le mandat du SG à une année renouvelable une seule fois, ce qui constitue, selon des observateurs, une première dans les annales de la classe politique, dont la majorité fait face au problème d'alternance des directions des partis. A. R.