Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Les partisans du boycott ne s'attendaient pas à trouver des sympathies à leur choix auprès d'un candidat en course au poste du premier magistrat du pays. Djahid Younsi s'est taillé cette stature dans une compétition ou tous les autres candidats se sont attaqués à l'option de boycott prônée notamment par des partis de l'opposition. Originale. Militant politique dès son jeune âge au sein des organisations d'obédience islamiste, Djahid Younsi a été membre fondateur du parti El Islah, une formation politique née sous les décombre du mouvement Ennahda. Le rythme de la crise du parti a incontestablement accéléré le processus de présidentiabilité de Djahid Younsi, qui déclare ceci à quelques jours du début de la campagne : «Ma présence aujourd'hui est, de ce point de vue, un couronnement de mon parcours militant. Je veux donner un autre visage et une autre image du courant islamiste et des potentialités qui existent peut-être dans cette mouvance». Mohamed Djahid Younsi, candidat à la présidentielle d'aujourd'hui, c'est à priori très précoce si l'on tient compte de son accession à la tête du parti qui ne date de mai 2005. L'objectif qu'il s'est assigné en dit long sur les ambitions de l'homme : «la campagne a réalisé l'ensemble des objectifs tracés», annoncera t-il à 48 heures du scrutin. En décodant le message du physicien Djahid Younsi, l'on aura compris que le candidat visait à investir dans le champ laissé par les autres partis de la mouvance islamique. Ce qui semble avoir marché pour le candidat d'El Islah, devenu l'espace d'une campagne électorale, réellement sans attrait, le porte voix d'un courant en nette perte de repère et à court de mobilisation. Une formation politique, qui peine à se souder les rangs, ne peut pas présenter une candidature de la dimension de la compétition. Et quand le charisme fait défaut au candidat, il serait naïf d'espérer une participation honorable.