Le mouvement El Islah a connu des dissidences et une hémorragie de ses cadres durant ces dernières années. Le mouvement El Islah a ouvert, hier, son 2e congrès à l'hôtel Erriadh de Sidi Fredj. Sans véritable enjeu, si ce n'est l'élection d'un nouveau secrétaire général du parti, le congrès se déroulera à huis clos durant une journée seulement. Comme de tradition, les 500 congressistes présents devront élire les 120 membres du Conseil consultatif (madjles echoura). C'est à l'instance suprême entre les deux congrès, le conseil consultatif auquel échoît la mission d'élire le président du madjlis echoura, et le secrétaire général du parti. Selon le proposé à la présidence du bureau du congrès, la commission nationale de préparation de ce rendez-vous a proposé quelque amendements qui seront soumis à l'aval des congressistes. Il s'agit, notamment de rectificatifs d'ordre organique comme de ramener le nombre des membres du conseil consultatif de 150 à 120 membres. Le futur secrétaire général du parti doit être choisi parmi un groupe restreint de 4 à 5 candidats qui seront proposés au madjlis echoura. Le changement du poste de président du parti par celui de secrétaire général est un autre amendement qui sera consacré dans les statuts du parti. Il est relevé de ramener le mandat actuel de 6 ans renouvelable trois fois par le conseil consultatif à cinq ans renouvelable une seul fois, selon Djahid Younsi. Outre l'amendement du statut particulier et du règlement intérieur, il est question de l'adoption de la résolution de politique générale. Par ailleurs, Hamlaoui Akkouchi ne postulera pas à sa propre succession dans le souci, dit-il de «consacrer l'alternance et la démocratie». Cela dit, la médiocrité des scores obtenus lors des dernières élections législatives du 10 mai et locales du 29 novembre dernier, a joué contre M.Akouchi. Même s'il est allié à d'autres formations islamistes (MSP et Ennahda) dans le cadre de l'Alliance de l'Algérie verte, AAV, les résultats enregistrés sont quasi insignifiants. L'ex-président du parti, Djahid Younsi, qu'on présente comme étant le véritable patron d'El Islah, est le plus en vue pour remplacer Hamlaoui Akouchi. Interrogé hier, M. Younsi n'a pas écarté de briguer la présidence du parti. A titre de rappel, Younsi s'est présenté à l'élection présidentielle de 2009. Le choix de Djahid Younsi, présenté comme l'homme de consensus, est également motivé par le souci de doter le mouvement d'un potentiel candidat à l'élection présidentielle de 2014. A noter que le mouvement El Islah a connu des dissidences et une hémorragie de ses cadres durant ces dernières années. L'un des derniers à claquer la porte est Djamel Benabdeslam qui a démissionné pour des raisons politiques en 2011 pour lancer sa nouvelle formation politique (FAN). Les rangs du mouvement, faut-il le préciser, sont «décimés» par les crises précédentes. M. Benabdeslam qui avait pris la présidence d'El Islah après la présidentielle de 2009, avait cédé sa place, en mai 2011, à Hamlaoui Akouchi. Le mouvement El Islah qui n ́arrive pas à sortir du climat d ́animosité, n'en finit pas avec les fissurations organiques comme l'affaire Mohamed Boulahia, Miloud Koudri et Abdellah Djabellah chassé du parti. Djahid Younsi, Mohamed Boulahya, Hassen Aribi, ainsi que d'autres membres du parti ont été écartés par la direction nationale en décembre 2004.