Les désaccords entres les deux camps (Moscou et Damas d'un coté, Washington et l'opposition extérieure de l'autre) demeurent certes colossaux, mais un brin d'espoir en vue d'un règlement pacifique est toujours de mise. Cela n'a pas empêché l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, d'accuser, jeudi, le Conseil de sécurité, lors d'une réunion sur la Syrie, d'avoir d'être « incapable d'agir de manière unie sur la Syrie », en rejetant la responsabilité de cet échec sur la Russie et la Chine. Les propos de Mme Rice auraient pu sonner le glas de toute perspective politique, n'étaient les déclarations plus ou moins rassurantes des responsables russes qui tenaient une réunion à Genève avec leurs homologues américains, sous l'égide de l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Après plus de cinq heures de discussions, ces derniers ont annoncé qu'une rencontre entre les deux chefs russe et américain de la diplomatie, Serguei Lavrov et John Kerry, aura lieu la semaine prochaine en marge d'une réunion Russie-Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est) prévue à Brunei. « Les discussions ont été constructives et centrées sur les moyens d'assurer que la conférence de Genève puisse avoir lieu avec les meilleures chances de succès », conclut le communiqué de la tripartie. Optimiste, le vice-ministre russe des AE, Guennadi Gatilov, a fait état d'un accord sur « de nombreux sujets » tout en reconnaissant que d'autres questions demeurent en suspens. En tête, la participation des différentes composantes politiques syriennes. L'opposition extérieure veut négocier le départ du président syrien et la mise en place d'un gouvernement de transition. Ce que Damas a, une nouvelle fois, rejeté par la voix son ministre des AE, Walid Al Mouallam. « Si la condition est que le président syrien démissionne, ne prenez pas la peine de participer à Genève 2 », a-t-il réagi. Selon M. Gatilov, les Américains « travaillent avec celle-ci dans l'espoir de la ramener à des meilleurs sentiments ». Une réunion de la Coalition doit réunir à ce sujet les 4 ou 5 juillet prochain. Sur un autre front, le ministre syrien de l'Information, Omrane Al Zohbi, a violemment critiqué les dirigeants saoudiens qu'il a accusés d'être à l'origine des violences en Syrie, après la sortie du ministre saoudien des AE, le prince Saoud qui a affirmé que son pays aiderait les opposants au régime à se défendre. Le roi de la Jordanie, Abdallah II, a, lui, mis en garde contre une division de la Syrie, qui serait « une source sûre de destruction de toute la région ».