Sept Algériens, âgés de 18 à 21 ans, ont bénéficié, à l'issue d'un tri au niveau national où aucun détail n'a été négligé, y compris leur engagement social dans leur milieu, des bourses de quatre ans pour faire des études dans des établissements d'enseignement supérieur américains au Moyen-Orient et ce, dans les filières de leur choix. Trois au Caire, quatre à Beyrouth. Selon Henry S. Ensher, l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, qui a animé, hier, un point de presse au siège de la représentation diplomatique, ce programme, qui va bénéficier, cette année, à 21 lycéens issus de milieux modestes, coûtera 1,5 million de dollars. « Il s'inscrit, dit-il, dans le cadre de la formation de dirigeants de demain au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». C'est-à-dire, explique-t-il, des leaders « compétents », « motivés », « intellectuellement capables », « professionnellement qualifiés » et au « sens civique élevé ». Et leur retour après la formation ? « C'est une affaire qui les concerne », répond Henry S. Ensher. « Nous reviendrons », clament les leaders de demain. « Pour que nous puissions contribuer à placer notre pays sur une place respectable au niveau international », affirment certains, non sans poser déjà le problème de l'équivalence des diplômes. Selon un « ancien » bénéficiaire de cette bourse, le ministère de l'Enseignement supérieur ne reconnaît pas les diplômes délivrés par les universités privées américaines. Que faire ? Certains préconisent le jumelage des universités. « Il y a des problèmes », reconnaît l'ambassadeur. Parmi ces problèmes, il cite la bureaucratie et l'absence d'un ministère de l'Enseignement supérieur aux USA. « Nous y travaillons », dit-il. Pourquoi le choix du Caire et de Beyrouth ? « C'est pour explorer les amitiés américaines et arabes d'abord et arabo-arabes ensuite, mais ils pourraient se rendre dans les universités américaines pour des stages et des études plus poussées », nous répond-il. Interrogé sur ses contacts ces derniers jours avec les leaders islamistes, il dira : « le travail de tout diplomate est de comprendre la société où il est en fonction, et pour adopter une politique adéquate, Washington a besoin de connaître certains fait ». Et de poursuivre : « tous les diplomates parlent avec les officiels, les politiques, les intellectuels et sortent dans la rue pour échanger avec des citoyens et les comprendre. Mais en tant qu'ambassadeur, je dois dire clairement ceci : nous n'avons aucune préférence et nous refusons de jouer un quelconque rôle dans le processus politique en cours en Algérie ».