Ce bilan, qui a été dressé par M. Nizar Baraka, prend en compte la période du 1er janvier à fin mai 2013. Le bilan fait, également, état de 1.263 véhicules saisis sur les contrebandiers qui se recrutent des deux côtés de la frontière. L'année dernière, ce sont 1,281 million de litres de carburant et 1.120 véhicules qui ont été saisis. Malgré leur importance, ces chiffres sont en deçà de la réalité puisque tout le carburant transféré illégalement de l'Algérie vers le Maroc n'est pas forcément saisi. Outre le trafic de drogue dont les saisies par la Gendarmes nationale ont atteint plus de 72 tonnes en 2013, le trafic de carburant, entre essence et gasoil, est un autre segment de la contrebande qui sévit entre les deux pays, saignant l'un (l'Algérie) pour enrichir l'autre. Les hallabas, qui dictent leur loi dans les villes frontalières et assèchent les pompes des stations-service en créant des pénuries artificielles, ont fini par se transformer en de véritables seigneurs de la contrebande du carburant. Ils n'ont aucune notion de l'intérêt général et aucun souci de la protection de l'économie nationale. Leur seul objectif consiste à ramasser le maximum de profits. Cette forme de contrebande est donc une autre plaie qui déchire, depuis longtemps, les relations entre les deux pays. Les hallabas ne sont pas seuls, puisque d'autres trabendistes portent atteinte au pays. Il s'agit de contrebandiers des produits de première nécessité (subventionnés par l'Etat), tels que les semoules et légumes secs, les laits en poudre, les huiles, le sucre..., des produits qui profitent aux commerçants et aux consommateurs du Royaume qui essorent la généreuse vache algérienne en tétant toutes ses mamelles. Dans ces différents trafics, le Trésor et le ministère du Commerce marocains trouvent largement leur compte. Le Maroc, qui n'est pas une puissance énergétique, engrange de substantiels dividendes en fermant les yeux sur ces activités illicites qui lui permettent de faire face à nombre de ses besoins de base sans toucher à ses ressources financières. Ainsi, autant les consommateurs que les automobilistes marocains ne trouvent à redire à propos de ces activités nuisibles aux relations entre les deux pays. Le malheur des uns ayant toujours fait le bonheur des autres, nos voisins n'ont aucune retenue pour puiser à larges mains dans l'économie algérienne. En contrepartie de tous ces produits de première nécessité, payés en devises fortes par l'Algérie et "exportés" vers le Maroc, il ne nous vient de ce pays que du poison. Toutes sortes de poisons, dont la drogue et les spiritueux frelatés, qui menacent la santé de nos citoyens. On comprend mieux pourquoi les autorités marocaines insistent tant pour la réouverture de la frontière ouest.