Contrebande Pour le seul premier trimestre 2004, quelque trois quintaux de résine de cannabis, 2 500 bouteilles de spiritueux, 15 tonnes de dattes et 4 500 litres de carburants ont été saisis dans cette ville. La contrebande, si elle contribue à l?enrichissement de quelques barons n?en constitue pas moins un véritable miroir aux alouettes pour les jeunes dés?uvrés. A Maghnia, ces derniers refusent de plus en plus les travaux agricoles et ce ne sont pas les perspectives de développement offertes qui vont les réconcilier avec le travail de la terre. Le flux des échanges enregistré dans cette partie de l?Algérie, hors du cadre légal, alimente le marché frontalier marocain aussi bien en produit de première nécessité qu?en équipements industriels, carburants et autres matériaux de construction. C?est ainsi que les villes frontalières marocaines d?Oujda, d?Ahfir, de Berkane et de Saïdia entre autres, n?ont connu leur développement urbain que grâce au ciment ou au rond à béton «algériens» que leur ont livrés les contrebandiers. En revanche, les voisins de l?Ouest inondent le «marché» algérien de drogue, de spiritueux et autres marchandises douteuses. Dans les transactions qui s?effectuent à la frontière les carburants constituent la monnaie d?échange la plus prisée. Depuis les mesures de restriction sur ce produit, ce phénomène s?est davantage répandu à tel point que l?axe Boukhanoun-Maghnia-Bab El-Assa et Ghazaouet est devenu la plaque tournante de ce trafic par lequel, quotidiennement, des milliers de litres, dissimulés dans des réservoirs aménagés par les «hallaba» franchissent nos frontières. En terme financier, un jerrican de carburant estimé à 400 DA, est troqué contre un fardeau de cannette de bière, dont la vente en gros rapportera 1 920 DA. Cela représente un bénéfice de plus de 1 500 DA par jerrican. Parallèlement nos voisins marocains réalisent, en bons commerçants eux aussi, de bonnes affaires sans pour autant porter préjudice à l?économie de leur pays et encore moins à la santé de leurs concitoyens, les produits agricoles algériens, acquis pour une bouchée de pain seulement, leur permettent d?en tirer des bénéfices extraordinaires en les troquant contre spiritueux qui ne leur coûtent pas tellement cher. Ainsi, les habitants d?Oujda, d?Ahfir de Saïdia, de Taourite, de Guercif de Nador, de Djerada, de Taza et le reste des populations du Rif marocain tirent dans leur majorité leur subsistance de cette contrebande érigée, de- puis, en véritable commerce parallèle. Pour ce faire, les marchandises de contrebande en provenance de Melilla, enclave espagnole sur la côte marocaine, transitent par Nador puis Oujda avant d?atterrir en Algérie, le phénomène du trabendo s?il permet à certaines personnes de s?enrichir, paralyse, en revanche le développement de cette vaste région frontalière à vocation agricole qui en fait les frais.