Défaite sur le front ouest (libanais) grâce à la reprise, par l'armée syrienne et les troupes du Hezbollah, de la ville stratégique d'El Qoussair, bousculée dans plusieurs de ses désormais ex-bastions dans la périphérie de Damas, et, le plus grave, fortement divisée politiquement, malgré l'unité de façade affichée avec l'élection d'une nouvelle direction, la Coalition de l'opposition est presque aux abois. D'où l'appel lancé par son nouveau chef de file, Ahmed Assi Djarba, au président Bachar Al Assad pour décréter une trêve pendant le mois de Ramadhan. Il s'est montré extrêmement inquiet devant la reconquête progressive par l'armée loyale dans l'autre grande ville du centre du pays, Homs, dans une offensive qui a « affaibli » les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et les éléments du Front Al Nosra (Al Qaïda). « Nous avions demandé une telle trêve pour le Ramadhan en raison de la situation pressante à Homs », a-t-il précisé, hier à Ankara. Mais, contrairement à son apparence pacifique, l'appel de M. Djarba est essentiellement tactique. Il s'inscrit dans la volonté de la Coalition de reprendre ses forces pour aller négocier à Genève dans le cadre de la conférence internationale voulue par les Russes et les Américains. Pour y parvenir, il en appelle à ses alliés desquels il dit attendre « une livraison rapide d'armes sophistiquées en vue de rééquilibrer le rapport de force sur le terrain ».« Ma priorité est d'obtenir un double soutien pour le peuple syrien : militaire et humanitaire. Nous travaillons à ce que des armes sophistiquées de moyen calibre, et d'autres encore, soient livrées à l'Armée syrienne libre et ce, dans les zones libérées », a-t-il souligné. L'appel à la trêve de la Coalition n'est pas resté sans écho. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a invité, lundi, toutes les parties à ranger les armes durant le mois sacré du Ramadan, un appel salué par M. Djarba. Il faut dire que la nouvelle tâche de la Coalition n'est pas de tout repos. Et pas que sur le plan militaire. Au sein de ses rangs, la situation se corse. Le « Premier ministre » sans gouvernement, Ghassan Hittoa, a jeté l'éponge. A Damas, le parti au pouvoir, Al Baâth, a écarté la totalité de l'ancienne direction dont le vice-président, Farouk al-Chareh.