Un afflux mal canalisé, selon les syndicats, donnant lieu, parfois, à des bousculades. Le Coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a soutenu que les choses ne se présentent pas dans les meilleures conditions. Il a fait savoir que l'opération de dépôt des dossiers manque d'organisation. « C'est l'anarchie totale. Les directions de l'éducation enregistrent entre 1.000 et 2.000 postulants par jour. Et, malheureusement, ce flux a donné lieu à des scènes de violence entre les candidats », dit-il, non sans fustiger les responsables chargés de l'organisation. « Ils auraient pu mettre en place une meilleure organisation en procédant aux convocations des candidants par ordre alphabétique, comme cela se fait partout ailleurs », dit-il. Messaoud Boudiba, chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et techniques (Cnapest) a souligné, lui aussi, que depuis le début de l'opération de dépôt des dossiers, les directions de l'éducation ainsi que les établissements scolaires désignés pour recevoir les dossiers, sont pris d'assaut par des milliers de postulants. Comme Meziane Meriane, Boudiba a noté un manque d'organisation au niveau de certaines directions dépassées par le nombre important de candidats. six heures d'attente Même constat de la part du secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (Cla) qui a mis l'accent sur le flux des candidats devant les directions de l'éducation. Il a fait savoir que leur nombre dépasse largement les postes budgétaires prévu, soit un poste pour 600 candidatures. Un état de fait qui, selon lui, fait que les candidats attendent souvent 6 heures pour pouvoir déposer leurs dossiers. Il a souligné que le prochain concours vise le recrutement de plus de 12.000 enseignants dans les trois paliers. « Insuffisant », dit-il par rapport au déficit en place. A titre d'exemple, il a indiqué que le cycle secondaire à lui seul, enregistre un déficit de 15.000 enseignants. Et la situation s'aggravera cette année avec le départ à la retraite de pas moins de 30.000 enseignants, tous paliers confondus. Mais, pour Achour Idir, le ministère, afin d'atténuer un tant soit peu la tension et combler le vide, fera certainement appel aux enseignants dans le cadre du pré-emploi. En tout état de cause, Idir Achour annoncera que l'année prochaine sera confrontée aux mêmes problèmes que ceux des précédentes années. Ce que confirme Meziane Meriane. « Le secteur enregistre un déficit de plus de 20.000 enseignants et, avec le nombre important d'enseignants qui va partir à la retraite cette année, le problème risque de perdurer pour les prochaines années », prévient-il. Pour lui, la décision du ministre de laisser le concours ouvert à toutes les spécialités ne constitue pas un inconvénient pour peu que les enseignants qui seront recrutés passent par une période de recyclage dans le domaine psychopédagogique pour s'imprégner des méthodes d'enseignement. Dans ce sillage, M. Meriane plaide pour une meilleure coordination entre l'université et les exigences du monde du travail. Pour M. Boudiba, la décision du ministère d'ouvrir le concours à d'autres disciplines aura pour effet de combler le vide laissé par le manque d'enseignants au niveau de certaines écoles, largement ressenti l'année dernière, notamment dans les matière des mathématiques, du français et de l'anglais. Le concours vise le recrutement de 4 680 enseignants pour le primaire, 3 131 enseignants pour le cycle moyen et 4 553 enseignants pour le secondaire. Le dépôt des candidatures, ouvert depuis quelques jours, se poursuivra jusqu'au 25 juillet prochain. La date de l'entretien est fixée au 12 août prochain à travers les directions de l'éducation, au niveau national. La nouveauté, cette année, réside dans l'ouverture du concours à des diplômés dans diverses spécialités autre que l'enseignement. Conscient du déficit en matière d'enseignants, le ministre de l'Education nationale, Baba Ahmed, a tenu à procéder à quelque retouches, en ouvrant le secteur à diverses spécialités considérées jusque-là comme des intruses.