Le mérite revient, selon lui, à la politique de renouveau agricole et rural qui a permis de créer de nouveaux pôles ainsi qu'une synergie entre tous les acteurs de la chaîne agricole. M. Benaïssa a indiqué que cette politique, en place depuis 2002, a touché le monde rural « sans marginalisation aucune ». Elle est fondée, selon lui, sur le triptyque : rural, agricole et compétences humaines. Le ministre est formel : « le rural représente l'avenir ». Pour deux bonnes raisons : c'est un monde qui bouge et pas moins de 40% de la population y vit. M. Benaïssa s'est dit contre les scénarios catastrophiques dépeints par certains acteurs sur l'avenir de l'agriculture. Il explique que l'activité a bel et bien trouvé la sérénité voulue et la dynamique souhaitée. Preuve en est, le taux de croissance avoisinant les 10,8% durant les quatre dernières années. Cette performance s'explique, également, par plusieurs initiatives. Primo, le foncier. Le ministre a reconnu que la tâche n'a pas été facile mais beaucoup moins épineuse que ne l'avaient prédit certains acteurs qui n'ont « pas cessé d'annoncer qu'en touchant à ce dossier on déclenchera une guerre civile ». Le ministre a annoncé la promulgation prochaine des dispositions organisationnelles qui seront mises à la disposition des wilayas pour permettre la cession du droit de concession. Quelque 219.000 exploitants sont concernés par cette conversion. Au sujet du financement, M. Benaïssa a mis en avant ses différents modes. Il s'agit, entres autres, le crédit Ettahadi destiné à la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage, le crédit de campagne, Rfig, également sans intérêts, sans oublier le crédit fédératif. M. Rachid Benaïssa a indiqué que la sécurité alimentaire est un concept bien cerné du point de vue politique. Mais cela reste, à ses yeux, insuffisant. « Il faut que tous les acteurs à la base arrivent à s'approprier cette dynamique », a-t-il soutenu. Mais il a rassuré sur disponibilité des produits alimentaires. Il a indiqué que le marché est suffisamment approvisionné et que la notion de pénurie n'existe plus. Reste le talon d'Achille : la balance commerciale. Le pays est déficitaire avec des exportations infimes. Le ministre a estimé qu'il n'y a aucun événement alarmant en matière des prix pratiqués depuis le début du mois de ramadhan. Pour lui, les prix des fruits et légumes n'ont pas connu de hausses comparativement aux dernières années. Idem pour les viandes rouges. Le ministre refuse de parler de flambée mais plutôt d'une gamme de prix allant de 450 dinars le kilogramme à 1.300 dinars, voire 1.400 DA. Sur la collaboration entre les agriculteurs et les industriels, M. Benaïssa a indiqué que certains industriels ont pris déjà les devants en se mettant en contact avec les producteurs. Sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, il a rassuré que le volet agriculture sera bien pris en charge lors de discussions. A propos de la polémique sur l'importation de blé français, le ministre a rappelé que le débat n'est pas nouveau. Pour lui, la question dépasse de loin le cahier des charges puisqu'elle est liée aux habitudes alimentaires des Algériens. Comme il a fait savoir que les achats de blé en Algérie dépendent du modèle de consommation, notamment du type de pain consommé dans notre pays qui a ses propres exigences qualitatives. Enfin, le ministre a annoncé une réunion, demain, avec la filière avicole pour décider de la reconduction de l'exonération de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja.