Selon de nombreux démunis, les promesses des services de solidarité, notamment ceux des communes, de veiller à une distribution équitable des aides alimentaires pour les familles qui le méritent, ne sont que rarement tenues. Ces distorsions ont été déjà relevées les années écoulées. Cette année encore, les mêmes reflexes se sont répétés. N'en déplaise aux maires qui continuent de soutenir que toutes les dispositions sont prises pour l'assainissement des listes des bénéficiaires avec l'implication active des comités de quartiers. De la poudre aux yeux, selon certains représentants des comités de quartiers qui soutiennent que « des couffins sont détournés au vu et au su des services concernés ». Les indus bénéficiaires pullulent. « Nous avons vu des fonctionnaires, des commerçants et même des entrepreneurs sortir des locaux communaux avec des packs sous les bras. Comment ont-ils réussi à profiter de ces aides destinées aux démunis, alors que des familles dans le besoin sont écartées ? Mystère et boule de gomme ». Selon ces mêmes protestataires, des familles réellement dans le besoin ont été écartées sans aucune explication. Tous les subterfuges pour spolier les pauvres de leurs dus sont employés à Oran où l'avidité semble habiter les âmes de certaines personnes aisées. Dans une commune à la périphérie d'Oran, des familles démunies ont été volontairement déroutées pour ne pas bénéficier de leurs droits aux packs du Ramadhan. Pour l'exemple, des mères de familles nécessiteuses de la commune de Bir El Djir ont été envoyées vers une crèche alors que la distribution des paniers de la solidarité se faisait ailleurs Ces malheureuses femmes ont passé toute une journée sous la chaleur, en vain. Les handicapés ne sont pas en reste. Dans plusieurs communes, ils ont été carrément rayés des listes des bénéficiaires. C'est le cas de des communes de Bir El Djir et surtout de Hassi Bounif où, nous dira leur représentant : « j'ai transmis personnellement à la mairie une liste de 86 personnes handicapées, aucune d'entre elles n'a bénéficié du couffin du Ramadhan ». Dans de nombreuses communes de la wilaya, la liste des irrégularités est longue. Aussi longue qu'est courte la liste des vrais démunis qui ont bénéficié de cette aide de l'état : retard dans l'attribution des couffins, opacité entourant la confection des listes des bénéficiaires, quotas insuffisants... Les familles démunies lésées qui dénoncent ces injustices exigent l'intervention des autorités locales pour le contrôle de la destination exacte des couffins. D'autres familles moins patientes ont eu recours à la force pour arracher leurs droits usurpés. Ainsi, à Hassi Bounif, des dizaines de personnes ont mis à sac les locaux de l'ex-souk el fellah pour s'emparer des produits alimentaires qui y étaient stockés. Selon des témoins oculaires, « une très importante quantité de marchandise a été volée, notamment, 3.000 bouteilles d'huile de table et 1.000 sacs de semoule ». Une autre razzia s'est déroulée au parc de la commune où près de 100 packs alimentaires et une centaine de cartons de raisin sec ont été subtilisés. Devant les irrégularités et cette anarchie « organisée », les services concernés, notamment, la DAS, ont promis de réagir en régulant dans les prochains jours la distribution de ces aides aux familles nécessiteuses. Amen !