Les points de vente illicites qui avaient disparu suite aux interventions multiples des services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales sont de retour. A l'approche de la fête de l'Aïd, il semblerait que ces points de vente sont de nouveau de retour. Pas seulement à Alger. Au niveau des autres grandes villes, dont Annaba, Oran, Constantine et Blida également, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Certes, ces points de vente ne sont pas aussi nombreux qu'auparavant, mais ils se propagent rapidement. « Ce qui nous inquiète, ce ne sont pas les points de vente qui exposent des vêtements made in Turquie et des jouets made in China, mais ceux qui vendent des produits alimentaires avariés. Des opérateurs économiques profitent de ce genre d'occasions pour écouler leurs marchandises avariées », accuse Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA. Inquiétude partagée par l'Association de protection et d'orientation du consommateur (Apoc). Son président, Mustapha Zebdi, déplore la présence sur les étals informels des marques de produits alimentaires inconnues. « Le pire dans tout cela, c'est que nous ne savons pas d'où proviennent ces produits. Les services de contrôle se contentent de saisir la marchandise au lieu de mener des enquêtes. Or, l'identification de ces sources permet de bloquer ces activités et par conséquent, l'écoulement de ces marchandises sur le marché », estime-t-il. L'UGCAA impute, pour sa part, la responsabilité du retour de ces points de vente informels aux APC. « Pour quelle raison les APC, qui ont pourtant des services de contrôle et d'hygiène, ne font rien pour stopper ces pratiques informelles ? Sont-elles complices ou ne font-elles tout simplement pas leur travail ? », s'interroge M. Boulenouar. A ce propos, M. Zebdi confie avoir constaté, lors d'une journée d'étude que l'Apoc a organisée avant le mois de Ramadhan, une grande défaillance des différents bureaux d'hygiène des APC. « Nous nous sommes réunis avec les 57 communes d'Alger pour débattre du plan d'action contre l'informel. Car pour nous, le retour de ces marchés pour mois de Ramadhan était prévisible. Et nous avons remarqué que ces communes n'avaient pas de véritables plans d'action. Pourtant, les textes sont clairs. Les bureaux d'hygiène des APC sont chargés de veiller sur l'exposition et le stockage des produits alimentaires surtout », a indiqué M. Zebdi, en appelant à la révision du décret exécutif relatif aux bureaux d'hygiène qui ne répond plus, selon lui, aux préoccupations actuelles. « En fait, ce sont surtout les communes qui appellent à la révision de ce décret qui, selon elles, manque de précision », conclut-il.