Quelle est la place actuelle des bureaux communaux d'hygiène (BCH) dans la protection du consommateur ? Quels sont leurs champs d'actions ? Quelles sont leurs prérogatives ? Sont-ils équipés des moyens nécessaires pour agir ? Ce sont là, les questions auxquelles ont tenté de répondre, hier à Alger, les participants au séminaire organisé par l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (APOCE) en présence de la majorité des BCH de la wilaya. Pour M. Mimoune Bouras, directeur du commerce de la wilaya d'Alger « Sans l'implication de la société civile, l'Administration ne pourra jamais aller plus loin », a-t-il indiqué. Selon lui, le consommateur devrait être le premier contrôleur. « Il doit signaler aux services concernés, toute anomalie dans la qualité des produits », a-t-il souligné. Le premier maillon de la salubrité, selon ses propos, demeure le BCH. « Si tous les bureaux d'hygiène assurent impeccablement leurs tâches et coordonnent leurs activités, le problème de saleté ne serait jamais posé au niveau national », a-t-il développé. De son coté, le Dr Bouziane de la direction de la Santé de la wilaya d'Alger soulève le problème d'effectif, précisant que certains bureaux d'hygiène manquent de médecins. Il relève également un problème crucial, celui des prérogatives des BCH. « Les bureaux d'hygiène ne sont même pas capables de mettre sous scellés, les portes des magasins qui enfreignent la loi », a-t-il dit.Le représentant de la direction des services agricoles, le Dr Yousfi a insisté, pour sa part, sur les conditions de stockage et les conditions de conditionnement qui font défaut au niveau des commerces de la capitale. L'orateur soulève aussi le manque de matériel. Il appelle au perfectionnement sur les plans scientifique et technique des contrôleurs et l'implication des présidents d'APC quant à l'application des lois et la définition des principes de « l'inter-sectorialisation » des tâches. Le porte-parole de Union générale des commerçants et artisans algérien, Mohamed Tahar Boulanouar a indiqué que le chiffre des cas d'intoxication avancé par le ministère de Commerce qui est de l'ordre de 4.235 cas, ne reflète pas la réalité. « Plusieurs cas d'intoxication n'ont pas été déclarés », a-t-il précisé. L'UGCAA déplore le silence des responsables des APC. Pour réduire toutes les formes qui nuisent à la santé du citoyen, l'intervenant demande à ce que « les normes attentatoires aux conditions d'hygiène soient définies ». Selon lui, « 80 % de la marchandise qui arrive à sa date d'expiration est versée dans le marché informel ». Le représentant d'un opérateur en industrie agroalimentaire a indiqué que les BCH et les agents de la DCP font des visites inopinées dans sa fabrique spécialisée dans la transformation des viandes. « Le meilleur contrôleur c'est le consommateur », dira-t-il. Le président de l'APOCE, le Dr Mustapha Zebdi, a plaidé pour le changement du décret exécutif de 87, pour donner plus de prérogatives au BCH. « Les structures des BCH doivent être organisées, il faut clarifier la responsabilité de chacun », a-t-il soutenu. Le consommateur a le droit à la sécurité, le droit à être informé, le droit de choisir, le droit d'être entendu, le droit à la satisfaction des besoins de base, le droit à la réparation, le droit à l'éducation et le droit à un environnement sain.