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Les Arabes et les musulmans se sont intéressés à l'astronomie pour des raisons pratiques (2e partie) La contribution des savants de l'Islam aux progrès de la science
Les Arabes, et en particulier les musulmans, se sont intéressés à l'astronomie pour des raisons très pratiques : se repérer dans le désert pour les populations nomades, ou en mer, mais surtout pour motif religieux : déterminer les heures des cinq prières quotidiennes. Pas simple, avec des durées du jour qui varient avec les saisons, et enfin, prévoir le début du Ramadhan, mois lunaire qui débute avec l'apparition du premier fin croissant de Lune. Il a fallu développer la géométrie sphérique pour résoudre ce problème. Déterminer la direction de la Mecque, donc sa position géographique. Sans horloge fiable, la longitude ne l'est pas... Ces raisons très quotidiennes, de la vie de tous les jours, n'ont pas empêché certains savants arabes et/ou musulmans de spéculer plus théoriquement, et de remettre en cause certains acquis datant de Ptolémée. De plus, le Coran incite les musulmans à étudier les astres. Il énonce : « C'est Lui (Dieu) qui a placé pour vous les étoiles dans le ciel afin que vous soyez dirigés dans les ténèbres sur la Terre et sur les mers ». Ils développèrent des outils mathématiques nécessaires à leurs travaux, en particulier les mathématiques héritées des Indiens. Ils furent amenés, comme certains de leurs prédécesseurs grecs, à confronter l'observation avec les théories, ancêtre de la méthode scientifique moderne. On peut diviser cette période faste de l'astronomie arabe en deux grandes phases : du IXe au XIe siècle, phase préparatoire et critique des modèles anciens. Du XIe au XVIe siècle, avec les avancées les plus significatives, surtout en mathématiques, outil indispensable aux progrès futurs. Pour la première phase, le travail des astronomes arabes s'effectue dans le cadre des schémas géométriques de Ptolémée. Ils l'amélioreront et le critiqueront, par l'observation, en faisant apparaître ses contradictions et sa complexité. Le début de l'astronomie arabe arrive avec le calife Al-Mamun qui régna sur Baghdad entre 813 et 833. Sa cour était formée de gens lettrés et de scientifiques. Al-Mamun fit construire à Baghdad la « Maison de la sagesse » qui regroupait les meilleurs esprits du royaume. C'est là que furent regroupés pour étude tous les manuscrits scientifiques connus de l'époque, en particulier les écrits grecs. C'était la plus grande bibliothèque depuis celle d'Alexandrie. Ces ouvrages furent traduits en arabe, généralement par des érudits chrétiens ou des juifs, car ils étaient les seuls à maîtriser à la fois l'arabe, le grec et le latin. Ne se limitant pas aux anciens grecs ou romains, les Arabes se tournèrent également vers les sciences perses et surtout indiennes, héritières des babyloniens. Ils se trouvèrent donc à la tête d'une bibliothèque énorme, d'une incroyable richesse, mais souvent contradictoire, ne représentant pas ou peu ce qu'ils pouvaient eux-mêmes observer.