Les yeux sont braqués sur les places Rabaaal-Adawiya et Al-Nahda où campent les Frères musulmans depuis la destitution, le 3 juillet dernier, du président Mohamed Morsi, accusé par une grande partie du peuple égyptien d'avoir « frérérisé » le pays des pharaons en un an de règne. Le pouvoir, mis en place par l'armée, est décidé à les déloger à partir d'aujourd'hui. Les partisans du président déchu continueront à réclamer « le retour au le chemin de la démocratie ». Craignant la confrontation, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à la non-violence et à la réconciliation entre Egyptiens « à l'occasion de l'Aïd el Fitr ». Il s'est déclaré de nouveau prêt à « soutenir des solutions non violentes pour réaliser les aspirations du peuple égyptien ». « Il estime essentiel que tous les Egyptiens impliqués - ceux qui détiennent une autorité comme ceux qui manifestent dans la rue - reconsidèrent d'urgence leurs actions et leurs déclarations ». Ils devraient, ajoute-t-il, « éviter actions et déclarations susceptibles d'être perçues par d'autres comme provocatrices » et s'efforcer de mener « un processus politique basé sur la réconciliation » afin d'éviter toute effusion de sang. Au Sinaï, un autre foyer de tension menace l'Egypte. Ansar Beit al-Maqdess, un groupe qui dit s'inspirer d'al Qaïda, a affirmé, hier, qu'un drone israélien a tué quatre de ses combattants s'apprêtant à tirer des roquettes sur Israël. Le groupe djihadiste a ajouté que l'attaque avait été préparée en « coordination avec l'armée égyptienne », ce que dément catégoriquement cette dernière. « Il n'y a pas la moindre trace de vérité en ce qui concerne des frappes israéliennes à l'intérieur du territoire égyptien, et les affirmations sur une coordination entre Egyptiens et Israéliens dans ce domaine sont absolument sans fondement », a assure le colonel Ahmed Aly, porte-parole de l'institution militaire. Des responsables de la sécurité au Caire ont expliqué que c'est l'armée égyptienne qui a abattu les combattants islamistes et qu'elle agissait dans le cadre d'une intensification de leur campagne visant les groupes djihadistes dans la péninsule.