Les forces égyptiennes ont lancé une grande opération militaire contre les groupes «djihadistes» au Sinaï. Cet état de fait intervient après le feu vert des autorités israéliennes, permettant le déploiement des forces armées égyptiennes dans cette zone démilitarisée par l'accord égypto-israélien signé en 1979. Les responsables israéliens ont indiqué que cette démarche ne porterait pas préjudice au traité de paix entre les deux pays et qu'une entente a été conclue à ce sujet avec la partie égyptienne. Le Sinaï compte près un demi-million d'habitants, principalement des Bédouins, dont plus de la moitié sont d'origine palestinienne. Dans une première attaque, les forces armées ont réussi à mettre hors d'état de nuire 10 islamistes durant ces dernières 48 heures. Des témoins indiquent que plusieurs milliers de militaires égyptiens ont été dépêchés au Sinaï et ce, après les assassinats perpétrés contre les forces de sécurité. Trois policiers égyptiens ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans des attaques séparées menées par des inconnus armés. Un policier, membre des forces de sécurité d'Al-Arich, chef-lieu du gouvernorat du Nord Sinaï, a été tué alors qu'il était posté devant un commissariat par des hommes armés à bord d'une voiture. Un autre policier a été tué dans la nuit devant chez lui, également dans la ville d'al-Arish. Un troisième a trouvé la mort dans l'attaque d'un poste de police dans une autre localité, par des hommes armés à bord d'une voiture. Les premiers renforts, comprenant plusieurs véhicules blindés et de transport de troupes, sont arrivés hier à Al-Arich, capitale du gouvernorat du Nord-Sinaï. Plusieurs régiments d'infanterie, des forces spéciales, des unités de blindés et des hélicoptères de combat sont arrivés également dans la région. Dans son premier discours adressé à la nation, le président par intérim Adli Mansour a déclaré que l'Etat égyptien est décidé de mener un combat jusqu'à la fin pour rétablir l'ordre dans le pays. Au cours des deux dernières semaines, l'armée égyptienne a détruit des dizaines de tunnels entre le Sinaï et la bande de Ghaza. Les citoyens de Ghaza utilisent ces tunnels pour se ravitailler en denrées alimentaires et pour se rendre en Egypte en raison du blocus imposé par l'Etat hébreu. Malheureusement, ces mêmes tunnels servent également de repli aux «djihadistes». Selon des sources dignes de foi, plus de 2 000 djihadistes liés à une dizaine de groupes armés dont nous pouvons citer les Salafistes, Al Hijra Watakfir, Ansar Al-Jihad et Ansar Beit Al-Maqdis, activent au Sinaï. Depuis l'évincement de Mohamed Morsi, les attaques des groupes armés se sont intensifiées contre les forces de sécurité. Les nouvelles autorités égyptiennes ont indiqué que l'objectif de cette opération est de nettoyer le Sinaï des groupes armés.