Béni Yenni, par le passé, attirait des foules et des foules de touristes étrangers à la recherche du raffinement du bijou des Ath Yenni qui n'a point d'égal. Un bijou dont la notoriété a dépassé toutes les frontières. Le bijou de Ath Yenni était recherché tant sa réalisation était unique. Cet art est jalousement gardé par les Ath Yenni au point où il est souvent dit que rares sont les femmes de Béni-Yenni qui se marient en dehors du « sérail » de peur justement de voir le voile levé sur la fabrication du bijou. Aussi le bijou de Béni-Yenni ressemble pour ainsi dire et à s'y méprendre à la beauté naturelle de la région. C'est dans cet esprit que la 10 ème édition de la fête du bijou a été organisée. C'est pour allier la beauté du produit à celle de la nature. Béni-Yenni est cette nature sertie au milieu de la Kabylie. Tous les chemins qui y mènent sont des paysages aussi captivants les uns que les autres. Béni Yenni avec ses 09 villages (Ait Lahcène, Ait Larbaa, Taourirt-mimoun, Taourirt El Hadj, Tigzirt, Agouni-Ahmed, Taourirt-Khelf, Taourirt-issoulas et Tansaout) où plus précisément ses collines dont les sommets ressemblent à ce bijou rare qu'est le Taessaht ou diadème qui orne le front des femmes. Béni-Yenni, dont les villages Taourirt Mimoun et Ait Lahcène ont donné à la culture algérienne deux grands noms : Mammeri et Idir ou encore Brahim Izri et d'émérites enseignants qui ont formé des générations d'enfants aujourd'hui cadres de la nation. Béni-Yenni est pratiquement au milieu des 8 communes qui l'entourent, à savoir Larba Nath Irathen au nord, Ouacifs au sud, Ain-El Hammam à l'est, Ouadhias à l'ouest ou encore Ait Toudert au sud-ouest, Iboudrarène au sud-est, Ait Ouaggacha au nord-est et enfin Ait Mahmoud au nord-ouest. Tout comme l'est Taourirt-Mimoun pour Béni-Yenni. Ses innombrables hameaux sont pour le visiteur autant de bijoux comme Letrak, Tigwedmatine (deux sortes de boucles d'oreille) que l'on découvre avec ravissement de par leur beauté. C'est dire que la nouvelle équipe élue veut justement vendre le produit Beni-Yenni dans toute son étendue. « Vendre le bijou c'est aussi vendre la beauté de la région », dira Mokrane Aouiche le chargé de la communication du comité d'organisation de cette 10e édition. Pour le maire, M. Deghoul, le bijou de Beni-Yenni est un élément indissociable de la coutume et de la société kabyle. « C'est à travers ce bijou que le visiteur découvrira aussi les us et coutumes de la région. Une manière pour nous de faire de ce bijou un élément pour faire revenir les visiteurs dans la région », dira l'édile de Béni-Yenni. C'est dire que la fête du bijou de Beni-Yenni est aujourd'hui un événement incontournable pour le tourisme en Kabylie. Mais, faut-il aussi que les pouvoirs publics suivent la cadence en mettant les moyens adéquats pour accueillir les touristes. Ce n'est pas avec les 10 chambres de la seule structure hôtelière « l'auberge du Bracelet d'argent » que l'on pourra répondre à la demande, surtout que cette auberge est dans un piteux état. La Direction du tourisme et de l'artisanat ne devrait pas se contenter de mettre en place un centre de l'artisanat à Béni-Yenni mais aussi des structures qui viendraient en aval pour que le bijou retrouve la place qui est la sienne.