Des combats ont opposé, ces derniers jours, les forces gouvernementales soudanaises aux rebelles dans la province du Nil Bleu, dans le Sud, selon les deux parties qui ont fait état de nombreux morts. Le porte-parole de l'armée soudanaise, Sawarmi Khaled Saâd, a indiqué à l'agence Suna que l'armée avait « libéré » un village à Geissan, frontalier de l'Ethiopie. Mais la branche Nord du Mouvement de libération des peuples du Soudan (SPLMN) a donné une autre version des faits. Elle a souligné, mardi, dans un communiqué, que ses forces avaient pris le contrôle samedi de deux camps de l'armée soudanaise dans le même secteur. « Quatre rebelles ont péri dans ces opérations qui ont fait un grand nombre de morts parmi les troupes gouvernementales », ajoute le SPLMN qui prétend que les rebelles ont également « détruit » un convoi gouvernemental. Les combats font rage entre le SPLMN et les forces gouvernementales depuis près de deux ans dans le Nil Bleu et au Kordofan-Sud. Des chiffres officiels font état de plus d'un million de déplacés ou de personnes durement affectées par la guerre dans ces deux provinces du sud du pays. Khartoum, pour sa part, accuse le gouvernement de Juba de continuer à soutenir les rebelles et menace de fermer, le 6 septembre prochain, l'oléoduc acheminant le pétrole du Soudan du Sud au Soudan. Khartoum est aussi préoccupée par la situation au Darfour où des combats ont lieu fréquemment. Au Darfour-Est à l'Ouest notamment où, selon l'ONU, 190 personnes ont été tuées ce mois-ci dans des affrontements entre deux tribus arabes. Même la force de la Mission commune ONU-Union africaine (Minuad) a été attaquée par un « groupe armé inconnu » à environ 36 kilomètres au nord-est d'Ed Daein, la capitale du Darfour-Est, a indiqué Rania Abdulrahman, porte-parole de la Minuad. « Lors des échanges de coups de feu, trois Casques bleus ont trouvé la mort », a-t-elle expliqué. Des renforts dépêchés par la base de la Minuad à Ed Daein « ont repoussé les attaquants » tandis que les soldats blessés ont été transportés dans la capitale du Darfour-Est, a ajouté la porte-parole de la Mission commune ONU-UA. Treize Casques bleus ont été tués au Darfour depuis octobre dernier. Ils dérangent, apparemment, par leur présence dans cette région soudanaise où les rivalités tribales alimentent un regain de tension après dix ans de violence.