L'Alhambra de Grenade est un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen. Avec la Grande mosquée de Cordoue, c'est le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista. Le nom féminin Alhambra provient de l'arabe Al Hamra, «la rouge» en raison de la couleur que prennent les murs du monument au coucher du soleil.Après le règne des Nasrides, malgré le désir des Rois catholiques d'effacer les traces de l'Islam des territoires entièrement reconquis par les chrétiens après la chute de Grenade en 1492, le palais mauresque était tellement superbe qu'il fut épargné et servit de résidence royale lorsque la cour passait à Grenade. Les souverains y proclament le Décret de l'Alhambra. L'ensemble tomba ensuite en désuétude, ne faisant l'objet de restaurations qu'à l'occasion de séjours royaux. L'Alhambra étant dès lors un des grands événements historiques, les pillards y firent leur apparition, ce que décrit Washington Irving dans ses contes. Une action d'éclat sauva l'Alcazaba de la destruction pendant la guerre civile espagnole. Les jardins sont à présent entretenus grâce au Patronato de L'Alhambra, qui gère l'ensemble du monument et permet la visite à 7000 personnes par jour. La gazelle est le symbole de l'Alhambra, elle est assimilable à un emblème héraldique depuis l'exploitation touristique du site. Cette image correspond à la version stylisée d'un vase décoratif retrouvée parmi les objets de l'Alhambra, l'original se trouve dans le musée du palais de Charles Quint.