« La situation est, d'une manière générale, calme au niveau des frontières qui enregistrent habituellement des mouvements de criquets en provenance des pays limitrophes », a affirmé l'inspectrice du service phytosanitaire de Tamanrasset, qui souligne, toutefois, le maintien du dispositif de prévention mis en place. Elle cite, entre autres, les prospections aériennes et terrestres qui s'effectuent tout au long des régions suspectes, à l'exemple de Tinzaouatine, In Guezzam, le sud de In Salah et le centre du Hoggar. « L'alerte demeure de mise d'autant plus que c'est la période des pluies au niveau de la région, ce qui favorise l'éclosion des larves des acridiens », précise-t-elle. De son côté, la Direction des services agricoles de la wilaya soutient qu'« à présent, la situation est ordinaire puisqu'aucun mouvement de criquets n'est signalé par les agriculteurs des différentes localités ». Toutefois, les services phytosanitaires de la wilaya de Ghardaïa, qui supervisent la lutte antiacridienne dans le Grand-Sud, estiment que « les conditions écologiques prévalant actuellement dans les pays du Sahel sont favorables à la reproduction des criquets pèlerins, d'où l'importance de renforcer le réseau de surveillance pour faire face aux éventuelles invasions acridiennes ». L'INPV (Institut national de protection des végétaux) a signalé, récemment, des essaims au Soudan, au Niger et au Mali, mais « aucune infestation ou activité acridienne alarmantes n'ont été observées dans le Sud algérien par les différentes équipes de prospection déployées à travers les wilayas du Sud », a précisé l'Institut. Un dispositif préventif de surveillance contre toute infiltration ou incursion du criquet pèlerin a été mis en place, regroupant l'ensemble des parties intervenant dans la lutte contre le criquet pèlerin, a fait savoir le ministère de l'Agriculture. S'exprimant lors de la réunion du Comité interministériel de lutte antiacridienne tenue à Alger, le ministre de l'Agriculture avait insisté sur le volet coordination avec les pays limitrophes, la poursuite de la formation des prospecteurs et des cadres ainsi que la sensibilisation des populations locales. S'agissant de l'assistance apportée aux pays du Sahel, l'Algérie a fait un don de 20.000 litres de pesticides au Tchad et de 50.000 litres au Niger destinés à juguler les mouvements des criquets.