L'installation, samedi, des commissions de wilaya du RND (Rassemblement national démocratique) et leurs présidents, chargés de la préparation locale du 4e congrès, a fait baisser d'un cran la tension au sein du parti mais n'a cependant pas aplani toutes les divergences. Le processus qui a mené à ce « dénouement » a exacerbé les dissensions entre les partisans de l'ancien secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, et ses opposants. Pour la porte-parole du parti, Nouara Djaâfar, une seule chose mérite d'être relevée : le RND vient de passer une étape décisive, en donnant le libre choix aux militants d'élire leurs représentants dans les commissions de préparation du congrès. « Les élections des wilayas étaient un vrai test pour nos militants qui ont fait preuve d'une bonne conduite », a déclaré Nouara Djaâfar, qui réfute toute contestation lors du vote dans les wilayas. « Il est vrai que la concurrence entre les candidats était rude du fait que leur nombre était plus important comparativement aux sièges à pourvoir. Mais nous n'avons enregistré aucune incident et cela nous consolide davantage pour atteindre notre objectif qui est la tenue du congrès national pour élire le nouveau secrétaire général du parti », a-t-elle précisé, tout en espérant que le reste des étapes se déroulera dans le calme. Tayeb Zitouni, membre du mouvement des redresseurs, qui a été désigné pour assurer l'élection de la commission de la wilaya de Batna, estime que le RND peut devenir la première force politique du pays si, dans les autres wilayas, les militants appliquent le principe du choix des urnes. « Nous sommes en train d'inculquer la pratique des urnes transparentes à nos militants. C'est ce qui s'est passé lors des assemblées pour l'élection des commissions de wilaya où nous avons utilisé pour la première fois des urnes transparentes », se réjouit-il, en signalant que cette méthode a créé beaucoup de surprises. « Certains coordinateurs qui croyaient s'imposer ont échoué. Et c'est pour cette raison que nous demandons la généralisation de cette pratique pour le choix des candidats », a-t-il précisé. M. Zitouni, qui dément être candidat au poste de SG du parti, a estimé qu'à l'approche du congrès national, les tractations divulgueront les noms des prétendants à la succession d'Ahmed Ouyahia. Chose que confirme Nouria Hafsi, SG de l'Union nationale des femmes algériennes et membre du mouvement de redressement. « Tout est lié à la conjoncture politique du pays. Et si les gens temporisent pour annoncer leur candidature à la tête du parti, c'est pour voir l'évolution de la vie politique du pays où le RND a toujours son mot à dire », a-t-elle expliqué. En attendant, celle qui a refusé d'assurer l'opération des élections de la commission de la wilaya de Mascara estime que même si l'actuel SG par intérim du RND, Abdelkader Bensalah, est animé de bonne volonté, il est difficile de ramener le parti à bon port devant « les manigances de certains opportunistes qui réagissent lorsque leurs intérêts sont menacés ». De ce fait, Nouria Hafsi dit préférer rester dans le mouvement de redressement pour pouvoir faire du parti une vraie force politique. Car, selon elle, les choses n'ont pas changé au sein de la formation où l'ombre d'Ahmed Ouyahia plane toujours. Pour preuve, 15 wilayas demandent le retour de l'ex-SG du RND.