Les frondeurs du RND réagissent aux déclarations du secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. Ils campent sur leurs positions et exigent la tenue d'un congrès extraordinaire du parti. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, Tayeb Zitouni (maire d'Alger-Centre), Nouria Hafsi (ex-présidente de l'UNFA), Belkacem Benhacir (ex-sénateur) et Ahmed Boubrik (journaliste) ont affirmé que «leur action est politique et s'inscrit dans la durée». Selon Tayeb Zitouni, le mouvement ne veut régler de compte avec personne et n'a pas pour objectif de créer un RND-bis ou de réunir les deux tiers du conseil national pour la destitution d'Ahmed Ouyahia. «Nous voulons remettre le parti sur les rails car Ouyahia l'a dévié de sa véritable trajectoire», lancent-ils. Pour y parvenir, Tayeb Zitouni demande à Ouyahia de convoquer un congrès extraordinaire dans l'immédiat et l'élection d'une nouvelle direction pour la préparation des prochaines échéances afin d'éviter au parti une autre défaite. Une demande qui ne risque pas de trouver écho auprès d'Ahmed Ouyahia, qui tient à la date de la tenue du congrès ordinaire, prévu en 2013. «Nous revendiquons un congrès extraordinaire car la situation n'est pas ordinaire pour aller vers un congrès ordinaire. Le dernier mot reviendra à la base. Si celle-ci décide de renouveler sa confiance à Ouyahia, nous respecterons son choix», a dit Tayeb Zitouni. Ce dernier accuse également Ahmed Ouyahia d'avoir «verrouillé le jeu durant le dernier conseil national pour les empêcher d'exprimer leurs points de vue». Mais ils ne désespèrent pas : «Beaucoup de militants soutiennent notre action, mais ils ont peur d'y adhérer. Si Ouyahia n'est pas reconduit à la tête de l'Exécutif, beaucoup de militants rejoindront notre mouvement», estime le maire d'Alger-Centre, ajoutant que «les langues commencent à se délier et le mur de la peur s'est brisé». Selon lui, le mouvement de contestation est soutenu par des membres fondateurs du parti, des ministres en poste, des ex-ministres et des organisations d'enfants de chouhada et de moudjahidine… Poursuivant, Zitouni charge également Ouyahia sur la gestion du parti qui, dit-il, «cumule les échecs». «Ouyahia avoue qu'il a échoué à la tête de l'Exécutif, mais il a omis de mentionner qu'il est à l'origine de la régression et l'échec du RND», fulmine l'orateur. Il se dit même convaincu que le RND ratera les locales si la direction actuelle est maintenue. «Ouyahia, qui ambitionne de devenir président de la République, n'aura pas beaucoup de chances s'il est porté par un RND aussi faible», déclare-t-il.